Moonwalker a visiblement été fait pour le dit de faire un film autour de Michael Jackson ; en fait, c'est une mosaïque incohérente et inintéressante. La première impression n'est pas mauvaise, on y fait défiler des morceaux de chansons des Jackson Five, puis de Jackson ; je dis morceaux car toutes les musiques sont coupées très vite, ce qui est quand mêmeétrange pour un film dit « musical ».
La seconde partie est la plus intéressante. On se demande combien de substances illicites ont été nécessaires à sa conception, mais le résultat est délicieusement perché, incroyablement créatif et très propre. Le personnage de Jackson n'est pas trop basé sur son charisme, il y a un bout d'histoire, et le tout est cocasse et fascinant. Il y est exprimée une critique de la célébrité – Leave Me Alone, chante-t-il – qui ne donne aucun élément de reportage sur le chanteur lui-même, ce qui est intelligent tout en préservant le mystère. Mais ça ne dure qu'un temps.
La troisième partie commence déjà, on y aura droit à deux ou trois chansons entières avec une très bonne chorégraphie, mais le scénario n'a aucun sens (l'idée originale était de Jackson lui-même) et il est musicalement insatisfaisant. La créativité demeure qui n'est pas desservie par les effets spéciaux, mais ça devient un peu n'importe quoi. Le scénario bondit spasmodiquement sans ne plus parvenir à impressionner, et finit par tomber à plat, toutes ses tentatives de faire du sens ayant échoué. Apparemment, le jeu vidéo tiré du film était meilleur que le film lui-même, et ça se comprend. On finit en se disant que le film était à la fois à côté de la plaque et trop court, et surtout on remarque qu'on n'est absolument pas attaché à Jackson dont on a pourtant insisté pour nous rappeler le monstrueux charisme...
Quantième Art