Couine comme un goret

Un film vraiment fascinant que le lycée m'a fait découvrir il y a des années. Il a une atmosphère vraiment prenante pendant tout le long dans ce petit théâtre de banlieue ou se jouent divers évènements glauques et étranges. La Norvège sous la neige dans les années 70 a un charme fou qui fonctionne très bien avec l'intrigue sombre et enfantine du film.

La solitude et l'isolement d'Oskar sont palpables au travers des adultes transparents et des enfants pour qui il semble ne pas exister, même en cours de sport il est le seul du groupe. La ville qui semble coupée du monde et les grands espaces dans lequel il évolue renforcent la sensation d'isolement. Tant que je parle des gamins, je tiens a dire que la scène du coup de bâton procure un vif plaisir de satisfaction, elle est magnifiquement mise en scène.

Le film est d'une certaine élégance, sachant se contenir, délivrant parfois des scènes très graphiques mais sachant toujours montrer juste ce qu'il faut et sachant quand prendre le temps de développer son ambiance.

Le personnage d'Eli a une aura de mystère qui plane autour d'elle vraiment fascinante, on ne saura rien d'elle, le film ne fera qu'entretenir cette atmosphère étrange, inquiétante et attirante qui l'entoure, rien que sa voix est perturbante. Elle semble vivre dans un univers différent du notre.

Le travail sur le son m'a également plu, la première apparition d'Eli avec son visage émacié et ses bruits de ventre lui donnent une apparence très prédatrice, animale, on devine un danger rien qu'a son regard. On entend sa faim au ventre qui gargouille et aux bruits de bouche qui laisse comprendre qu'elle salive.

Un film plein de volonté, qui se crée une ambiance pesante et attirante en filmant le tout assez naïvement. Les enfants de ce film nouent une relation plutôt sordide, et pourtant ils ont un charme fou, quel plaisir de se plonger dans cette histoire morbide et pourtant si puérile, si frivole...