Mushishi Zoku Shou: Suzu no Shizuku
8.4
Mushishi Zoku Shou: Suzu no Shizuku

Moyen-métrage d'animation de Hiroshi Nagahama et Yuki Urushibara (2015)

Voici donc la fin de Mushishi. Ce film (Suzu no Shizuku) regroupant les deux derniers chapitres du tome 10 (les larmes des grelots, en 2 chapitres) termine l'aventure incroyable de Mushishi.


Je suis triste que ce soit déjà terminé, alors qu'il y a peu je voulais savoir la fin avec ferveur. Mushishi reste gravé dans mon coeur comme dans mon esprit, et ce depuis le premier jour.


Après avoir lu les chapitres, et vu deux fois le film, je peux dire que les deux sont totalement identiques. C'est une reproduction fidèle.


Globalement, pour toute la saga Mushishi, l'animé a sublimé et rendu encore plus merveilleuses les histoires contées à l'intérieur des mangas. Beaucoup de gens l'ont déjà écrit, mais cet animé (les deux saisons), ainsi que ce film, sont des chefs d’œuvres de beauté, de magnificence et de contemplation (tout le monde utilise ce terme alors cela m'exaspère de le répéter, mais il est clair qu'il n'y en a pas d'autre aussi explicite que celui-ci pour expliquer clairement ce qu'est Mushishi).


L'histoire de ce film n'est pas très singulière comparée à toutes celles de la saison 2 qui avaient gagné en maturité et en tragique. Les larmes des grelots racontent la vie cruelle et nostalgique d'une jeune enfant choisie "exceptionnellement" pour être la gardienne de la montagne. Car comme le savent les fans de Mushishi, les humains ne sont jamais choisis pour une telle responsabilité, mais plutôt des animaux (comme la tortue visible en saison 2).


Je dis peu remarquable (et c'est le seul point négatif) car en fait l'histoire n'est pas riche en rebondissements ni en révélations. On apprend rien de plus sur Ginko (une dernière révélation sur lui aurait été bienvenue pour un film concluant la série). En ayant vu le drama de 2006 je m'étais dit que la fin du drama correspondait peut-être à celle du manga, mais finalement pas du tout !


On retrouve dans ce film tout ce qu'on a aimé au fil des saisons : la musique, les personnages attachés à leurs vies, la nature régulée et dominante mais fragile, et enfin les mushis toujours aussi difformes. Cette fois on rencontre aussi la "loi" ou "principe" de la montagne, formée d'une sorte de conseil de "mushis" qui décident de l'avenir du gardien qui doit préserver et réguler l'équilibre de la montagne.


Ce film évoque plusieurs points (pour certains largement traités dans les deux saisons) :
- l'équilibre entre l'homme et la nature et leurs engagements communs
- la loi de la nature et le devoir du gardien
- le besoin de l'homme de la nature, et un peu sa réciproque
- la mélancolie de la perte d'un proche par une force supérieure
- la résignation de l'homme face à la force de la nature


Comme d'habitude, ces thèmes sont traités avec poésie et charme. La mélancolie et le malaise peuvent parfois nous envahir lorsque l'on voit que la nature est immuable et forte, et que nous devons nous plier face à elle, auquel cas nous dépéririons sans son aide vitale. C'est ce pacte qui est évoqué dans ce film, la liaison intime de l'homme à la nature et le devoir du gardien.


Les larmes, pourquoi les larmes ? Sûrement car l'humain choisi pour être le gardien doit se résigner à fusionner avec la montagne (et donc refuser sa potentielle vie d'humain), et que ses proches doivent accepter avec tristesse cette perte irrévocable à cause de la "loi" de la nature. Injuste et amère, telle est cette décision, mais le sacrifice doit être fait pour préserver la montagne.


Au final c'est presque un plaidoyer pour tout ce qu'on doit à la nature, tout ce qu'on lui a pris et qu'on a détruit sans jamais en payer le prix (sauf dans des années quand il n'y aura plus d'eau, qu'il fera 50 degrés partout sur terre). Mushishi c'est un peu ça aussi : la défense de la nature, et la relation saine que l'on aurait du entretenir avec elle depuis des siècles.


Bref, quel dommage que ce soit fini. On reprendrait bien une tranche de sérénité.

WillowBeez
10
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le 18 oct. 2015

Critique lue 738 fois

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WillowBeez

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