En une phrase: Nerve est à 13 Jeux de morts ce qu'Hunger Games est à Battle Royal.
En plusieurs: Nerve demeure une critique pop et énergique sur les dérives que peuvent (et ont quelques fois) entraîner les défis lancés via réseaux sociaux et/ou la course à la popularité on line. Le duo de réalisateurs maîtrisant les thèmes relatifs à la révolution internet et aux nouvelles technologie depuis leur documenteur Catfish, sur les rencontres virtuelles, le projet était donc entre de bonnes mains, au moins sur le fond, car c'est finalement l'aspect divertissement pur qui pêche le plus dans l’ensemble en se révélant moins trépidant qu'il n'aurait pu l'être.
Traiter d'un tel sujet sous classification PG-13 n'était résolument pas une bonne idée. On sait que cela n'ira pas loin au niveau des défis, à une raie des fesses près, mais l'on veut nous faire croire à la dangerosité de la situation en distillant une ambiance malsaine, qui ne prendra que difficilement, voir pas, surtout quand elle se perd au milieu de sous-intrigues, tout ce qu'il y a de plus teen, entre nerdy boy amoureux de l’héroïne (qui est, évidemment, la dernière à comprendre) et rivalité avec sa populaire meilleure amie. Auraient pu être intéressantes les apparitions spontanées d'un autre Joueur, mais la résolution du mystère qui l'entoure n'a d'égale que sa puissante banalité.
Le problème à ce niveau incombe également au choix de casting du duo principal, les jeunes premiers Emma Roberts et Dave Franco, qui sont beaucoup trop hollywoodiens pour être présentés à leur désavantage. De par le fait, les défis auxquels ils participent sont aussi soft qu'anti-inventifs et mettent surtout en avant leur courage en ménageant leur santé (notamment physique) plus que de raisons, jusqu'à un climax qui désamorce illico la seule idée un peu osée du film.
Une déception dont je retiendrais surtout quelques idées de post-prod' assez amusantes et une patate certaine dans l'amer constat proposé, malgré la frilosité et les clichés (et le personnage de Juliette Lewis ne m'a pas plu). Techniquement, j'aurais aimé être impressionné par l'ambiance new-yorkaise, comme ce fut le cas pour, dans un tout autre registre, Comme des bêtes, le soucis étant que j'ai découvert le film peu après la vidéo Colors of New York 2016... De quoi affadir un ensemble qui n'en avait pas spécialement besoin. Dommage.