Septième Art et demi
Finding Neverland est un semi-biopic sur l'auteur de Peter Pan, J. M. Barrie, se concentrant sur les moments de sa vie ayant conduits à son écriture. C'est surtout un travail de reconstitution historique qui, à la manière de la version moderne de La Machine à explorer le temps (Simon Wells, 2002), sait mettre les efforts où il faut pour replonger le spectateur dans l'antan. Mais c'est aussi une segmentation assez piètre de moments importants, qui avance trop vite dans son introduction de telle sorte que les attaches affectives avec les protagonistes lésés (comme la femme de l'auteur) sont inexistantes.
Ce ne sont pas les acteurs qui vont forcer le courant à passer ; la performance de Johnny Depp est correcte mais celle de Kate Winslet ou Freddie Highmore, des interprétateurs sensationnels en temps normal, est comme étouffée par quelque manque de caractère, de piment derrière la caméra. On remarque à peine Hoffmann malgré les piques amusantes qui jalonnent son peu de temps à l'écran.
De manière générale, cette œuvre traite de Peter Pan avec le même lot de manichéisme mal placé et de naïveté dans la mise en scène que la pièce elle-même. Naïveté qui n'est bien entendu pas forcément négative, mais qui l'est en l'état, au vu des détails susmentionnés. C'est joliment graphique mais le propos paraît hors de lui-même.