À ses débuts sur grand écran, j'aimais bien Philippe Lacheau. Je le trouvais frais, dynamique, apportant un (petit) vent nouveau à une comédie française qui en avait dramatiquement besoin. Mais je commence à me lasser. À force de ne JAMAIS se renouveler (pourquoi faire ? Chaque titre cartonne!!), cela devient même assez pénible. On aurait pu penser que l'adaptation d'un manga puis d'une série animée culte popularisée en France à l'époque du Club Dorothée serait l'occasion idéale pour stimuler l'envie, l'imagination de la bande à Fifi : il n'en est rien. Enfin, rien : je suis un peu sévère. Le budget n'est pas utilisé à si mauvais escient, les visuels (notamment pour les costumes) sont assez sympas et les scènes d'action plutôt pas mal pour une production hexagonale : il y a un minimum de boulot formel.
Mais si l'on va sur le terrain de l'humour, nous ne sommes pas loin du champ de ruines. Toujours les mêmes gags faciles, que l'on connaît désormais par cœur et visibles à 100 kilomètres, beaucoup de lourdeur voire une légère vulgarité : c'est trop (ou vraiment pas assez, c'est selon). De plus, l'obsession sexuelle de Nicky, amusante au début, devient vite pénible, n'apportant strictement rien à l'intrigue. Alors je sais, on va me dire : « oui, mais c'était dans le manga ». Si c'était nul dans le manga, cela ne va pas devenir bien sur grand écran (je n'en sais rien, j'avoue être complètement passé à côté à l'époque des Musclés) !! Bref.
Beaucoup de personnages inutiles, uniquement présents pour placer tous les copains (tant pis si, à l'exception de la charmante Élodie Fontan, le casting n'est pas du tout adapté au projet) et ne faisant qu'accentuer un certain vide scénaristique. Et si le rythme est, comme toujours chez Lacheau, assez soutenu, lorsqu'on a pas grand-chose à raconter, cela reste du vent. Pourtant, cette idée du syndrome d'amour, je la trouvais géniale, persuadé qu'il y avait de quoi en faire quelque chose de très bien dans d'autres mains autrement plus expertes et rigoureuses.
Allez, histoire de terminer sur une note (un peu) positive : alors que je m'apprêtais à déposer les armes, le final dans le hangar donne un vrai coup de boost, certes pas très subtil (en même temps...) mais bien mené, n'ayant, pour le coup, pas grand-chose à envier aux grosses productions américaines. De plus, lorsqu'on regarde un peu entre les lignes et toutes ces répliques beaufs, on peut entrevoir une certaine tendresse, voire un certain romantisme pointer : comme quoi, si Lacheau voulait vraiment... On limite la casse. Ça permet brièvement d'oublier quelques passages honteux (Chantal Ladesou, mon Dieu...). J'attendais mieux, quand même. À tout point de vue, si ce n'est visuel, éventuellement. La bande à Fifi a une formule qui fonctionne (commercialement) et ne veut plus la lâcher, aussi faiblarde soit-elle. Tant mieux pour eux. Reste à savoir si le « charme » opérera encore longtemps.