Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets) est une magnifique comédie noire Britannique réalisé par Robert Hamer, coécrite par John Dighton d'après le roman Israel Rank: the autobiography of a criminal de Roy Horniman, produite Michael Balcon pour les studios par les studios Ealing sur une très belle photographie de Douglas Slocombe et sur une musique de Wolfgang Amadeus Mozart (l'aria Il mio tesoro de l'opéra Don Giovanni) qui met en scéne Louis Mazzini d'Ascoyne (joué par le très bon Dennis Price) un héritier éloigné de la maison ducale d'Ascoyne-Chalfont, qui élimine successivement, par des méthodes aussi variées qu'inventives, tous les prétendants qui le séparent du titre... parmi lesquels Ethelred D'Ascoyne, Duc de Chalfont / Lord Ascoyne D'Ascoyne / Révérend Lord Henry D'Ascoyne / Général Rufus D'Ascoyne / Amiral Lord Horatio D'Ascoyne / le jeune Ascoyne D'Ascoyne / le jeune Henry D'Ascoyne et Lady Agatha D'Ascoyne tous joués par le magnifique Alec Guinness... Sauf qu'ironie du sort, qu'il va être arrêter et condamner a mort pour un crime qu'il n'a pas commis... celui du du mari de sa maîtresse Sibella Holland (jouée par Joan Greenwood)... Cette sublime comédie a la Britannique... est un des plus représentatifs des grands succès produits par les studios d'Ealing dans les années d'après-guerre.... avec un cynisme truffé de références littéraires, elle décrit les travers de l'aristocratie anglaise de l'époque édouardienne à travers les portraits successifs des membres de la famille d'Ascoyne, tous plus loufoques les uns que les autres... ou on peut souligné la performance d'Alec Guinness, qui incarne huit personnages dans le film, dont celui d'une femme... « Kind hearts are more than coronets, And simple faith than Norman blood » (« De bons cœurs valent mieux que des couronnes, et une simple foi plus que tout le sang normand ») : ces vers de Tennyson donnent son titre original à Noblesse oblige, Kind hearts and Coronets.... ce chef d'oeuvre absolu de la comédie Britannique ou le jeune héros ne manque de bon cœur, lorsqu’il décide de décimer avec le plus imperturbable flegme la famille D’Ascoyne, coupable d’avoir rejeté feu sa mère du giron familial et de l’avoir privé du titre de noblesse qui lui revenait.... Derrière ces terribles mais très civils agissements, les scénaristes Robert Hamer et John Dighton s’en donnent à cœur joie pour créer l’une des plus savoureuses des comédies noires du studio Ealing... Difficile de croire, aujourd’hui, à la vision de Noblesse oblige, que le film date de 1949. En effet, sous des dehors de comédie jubilatoire (les performances des deux acteurs principaux, Dennis Price (dans son role le plus important) et Alec Guinness (dans huit rôles plus un certain nombre de tableaux) sont redoutables), Noblesse oblige est une charge d’une efficacité redoutable contre l’aristocratie anglaise et c’est donc avec une horreur toujours plus bienveillante, un sourire méchant toujours plus prononcé, que nous suivons le parcours de Louis lorsqu’il remonte la chaîne alimentaire de la famille D’Ascoyne. Robert Hamer, à la réalisation, partage ce point de vue, et contemple avec une bienveillance amusée les épouvantables exactions de son héros, dans une mise en scène d’une rare élégance, servie par un somptueux noir et blanc, dans un film dont la finesse et la méchanceté en remontrent aux plus subversifs des films qui nous sont contemporains... Enfin bref, un chef d'oeuvre souvent copié (voir le très bon épisode de la série Regrets éternels (A Death in the Family)... ou les films Carambolages la très chouette comédie réalisé par Marcel Bluwal et Business oblige (A Shock to the system), de Jan Egleson avec un excellent Michael Caine qui en sont un parfait exemple) a voir absolument et sans aucune réserve.