Ce film a deux faces.
D'un côté il empile consciencieusement tous les clichés possibles sur la Normandie et les agriculteurs : simplistes (et même assez demeurés), gueulards, violents, productivistes,... Il ajoute les parisiens faux écolos dont l'un arrive en hélicoptère (sic !).
De l'autre il réussi à faire une histoire amusante, à laquelle on se prend car plusieurs personnages sont attachants.
Le grand raté est le non-traitement du sujet annoncé au début du film : la détresse des agriculteurs, étranglés entre le prix élevés des intrants (aliments du bétail, machinisme sophistiqué, produits phyto-sanitaires) et les prix de vente de plus en plus bas imposés par les marchés mondiaux. Ce thème commence fort au départ, avec le blocage d'une nationale, puis il devient le simple prétexte au traitement badin de la question à deux balles : vont-ils se montrer nu(e)s ?
Quand on apprend que le metteur en scène dispose depuis l'enfance d'une résidence secondaire au Mêle sur Sarthe, on ne peut que penser qu'il s'agit d'un urbain (parisien ?) n'ayant pas dépassé le stade du cliché.
Ce qui me désole le plus est qu'il laisse à penser qu'il n'y a pas de solution, qu'on s'amuse à faire une photo de nu qui évidemment ne changera rien au problème posé en introduction. C'est du coup une vision très pessimiste de l'avenir.
Au final un film qui se laisse voir malgré tout, uniquement pour un bon moment de divertissement, même s'il a raté une belle opportunité de traiter son sujet sur le fond.
Côté nudité (titre racoleur) on ne verra pas grand-chose... La scène finale (qui compte probablement beaucoup moins que les 350 figurants nus annoncés par l'auteur) est tournée du haut d'un hélicoptère (d'où probablement le besoin dans le scénario d'un parisien en hélico, ce qui ne tient pas debout).