C'est pas bien de juger un livre à sa couverture, et pourtant.... Au bout de trois répliques on saisit le ton du film et là où il veut nous emmener. Cela donne à peu près ça:
Voici venu le temps, des rires et des chants,
Dans l'Ile aux enfants c'est tous les jours le printemps,
C'est le pays joyeux des enfants heureux,
Des monstres gentils, oui, c'est un paradis.
Le récit est très démago, simpliste et sans prise de risques, dans la veine des comédies dramatiques françaises en général qui ne parviennent jamais à être tout à fait drôles ni touchantes. La faute à un scénario bien trop démonstratif et sans complexité. En bonus chiant, on a ici une voix off et des scènes en musique qui ne font qu'alourdir le rythme.
Le ton décalé des situations et des dialogues (en particulier des prisonniers politiques) est juste insupportable. Le réalisateur veut manier l'art d'insuffler de la légèreté aux moments les plus tragiques, mais il se plante comme un bleu. C'est juste lourd et téléphoné, et surtout, ça laisse présager de la suite, tout aussi dissonante.
Et puis ce n'est pas drôle, ou très peu, et surtout pas au début. Les situations comiques manquent de naturel, de spontanéité et on a l'impression que les acteurs débitent leur texte une énième fois sans croire à ce qu'ils disent. Ce manque criant de naturel rend les blagues pénibles et bien évidement pas drôles.
Les acteurs, Darmon et Kheiron en tête, ne sont pas crédibles et Leila Bekhti est passée maître dans l'art insupportable du cabotinage.
Pour résumer, un film pas drôle, ni triste, ni intéressant, et qui n'a pas su créer de tension, avec des protagonistes et des personnages fades et des longueurs trop présentes. Et encore, là je n'aborde que la forme. Pour le fond hein, disons que c'est un film qui plaira aux 'gentils'.