Un texte remarquable qui ne manque pas de style, raconté par Michel Bouquet. Des images fortes, des images chocs. Mais des images qui restent. Une oeuvre créée pour marquer les mémoires. Une preuve du passé irréfutable. Est-ce un film? Non. Est-ce de l'art? Oui. Raconter une histoire, plutôt la reporter comme cela est fait, demande certainement beaucoup de tact finalement face aux horreurs qu'on nous montre à voir. Alain Resnais arrive à bien entremêler le récit avec les images d'archives et celles tournées pour ce film-documentaire sur une musique admirable de Hanns Eisler.
Le souvenir, c'est certainement ce que cherche à être cette oeuvre un souvenir du passé sombre de cette guerre. Sorti dans un contexte d'après guerre assez délicat ce n'est que sans étonnement finalement que l'on apprend que cette oeuvre a été censuré par le gouvernement français. Révélant des vérités voulant êtres enfuies on se heurte au même problème que nous rencontrons dans le film "le labyrinthe du silence" un refus de leur implication et complicité dans ces crimes commis, ces crimes contre l'humanité . Cette loi du silence et de l’enfouissement AR à sa manière la brise en faisant "revivre" ces images et ces personnes.
Il est utile aux générations futures de savoir ce qu'il s'est réellement passé, que ce soit pour l'histoire ou pour se rendre compte de ce qu'un homme et ses idéaux peuvent amener. Une oeuvre sert aussi à cela, à être un vestige du passé.