En revoyant Old Boy, je me suis rendu compte qu'il s'agissait moins d'un grand film que d'un film culte. Il semblerait que dix ans aient passé depuis le premier visionnage et je crois bien que c'est une des premières fois que je dis que "dix ans ont passé depuis" en parlant de ma propre vie. Je ne suis donc pas habitué à une telle expérience.
En tout cas, avec la distance, certaines scènes qui me semblaient géniales m'ont paru surfaites, à l'instar du jeu très borderline de Choi Min-Sik. Mais certaines compositions, en revanche, m'ont semblé très réussies alors que je n'y avais pas prêté attention la première fois. On vieillit, que voulez-vous ! Mais c'est aussi un signe suffisant de déséquilibres dans ce film pas toujours maîtrisé, kitsch, qui franchit avec une spontanéité joviale certaines limites de genres - avec une trame de polar noir qui s'essaie au récit psychologique mais sans prendre la peine de donner ne serait-ce qu'un tout petit peu de profondeur à ses personnages et n'hésitant pas à goûter au pastiche (et je n'aime pas l'aniche ni la régliche !), quitte à décrédibiliser à scénario déjà alambiqué. La bonne nouvelle, c'est qu'à partir d'un certain point de rupture, le spectateur peut arrêter d'appeler ça "du n'importe quoi" et dire que c'est "carnavalesque", à la fois "tragique et jouissif" et qu'on n'est pas loin d'une véritable catharsis à l'ancienne. Un peu plus de crédibilité dans la réal et l'interprétation et il n'y aurait eu aucune objection à ces conclusions.
Je m'en tiendrai donc à faire d'Old Boy un film culte, un incontournable-unique-en-son-genre-à-travers-tout, ce qui est déjà beaucoup !