♫ Musique ♫
Fin des années 80, Oh Dae-Su, alors qu’il est en retard pour l’anniversaire de sa fille, après avoir été au poste de police pour ivresse sur la voie publique, est enlevé. Séquestré durant des années dans une cellule privée, il a pour seule fenêtre sur l’extérieur une télévision, qui lui apprend le meurtre de sa femme dont il est suspecté. Désespéré et au bord de la folie, Oh Dae-Su se forge une rage intérieure vengeresse qui lui permet de survivre. 15 ans plus tard, relâché sans explication, il est contacté par le commanditaire de son enlèvement qui lui propose de découvrir qui l’a enlevé et pourquoi. Il part alors sur le dur chemin de la vérité, accompagné de Mi-Do, une jeune fille qui a décidé de l’aider, et d’un marteau qu’il va utiliser à plusieurs reprises dans cette folie vengeresse. Qui ? Pourquoi ? Les réponses sont peut être plus douloureuses qu’une intervention dentaire avec un marteau…
Park Chan Wook, réalisateur sud-coréen de Joint security area (2000) et de Sympathy for M. Vengeance (2002), est déjà reconnu comme un des cinéastes majeurs du nouveau cinéma coréen. Au départ un manga de Minegishi Nobuaki et Tsuchiya Garon, sorti en 1997, Old Boy s'inscrit dans une continuité de thriller vengeur . il s'agit ici du 2e opus d'un véritable triptyque sur le thème de la vengeance, initié avec Sympathy for Mister Vengeance et clôturé par Lady Vengeance (2005).
La vengeance d'Oh Dae-Su, rythmé par le son effréné du marteau est incarnée par Choi Min Sik, inconnu jusque là du grand public, qui va concrétiser sa carrière avec Old Boy. Tête d'affiche, d'un film reconnu localement mais aussi à l'échelle internationale, il interprète avec réalisme la véritable torture d' Oh Dae-Su. Afin d'incarner son personnage jusqu'au bout il va jusqu'à ignorer son principe de végétarien en mangeant le poulpe vivant, dans la scène si célèbre du restaurant (qui a créé une polémique en Occident, bien qu'en Corée le fait de manger un poulpe vivant soit banal).
Cette scène du restaurant (4 poulpes ont été utilisés, pour la scène) est excellente mais est néanmoins surpassée par la scène devenue culte : celle du couloir. Un long couloir où Oh Dae-Su repousse ses assaillants, comme le héros invincible d’un jeu vidéo qui avance dans un niveau. Filmé en plan séquence (c'est-à-dire en un seul plan qui est restitué tel quel dans le film, soit sans montage) est en soi déjà une prouesse technique et donne une image sublime avec un mouvement latéral parfait, pour une scène de combat à la limite du surréaliste où le héros devra combattre une foule d'hommes armés de bâtons, couteaux, barres de fers ...
ces scènes sont accompagnées d'une musique douce et calme, qui nous transporte entre le bonheur et la mélancolie. La mélodie qui revient continuellement, telle une ritournelle
, nous plonge dans la tristesse infinie du héros et de la tragédie de son histoire.
Comme dirait Oh Dae-su :
웃어라. 온 세상이 너와 함께 웃을 것이다. 울어라. 너 혼자만 울게 될 것이다
Ris et tout le monde rira avec toi, pleure et tu seras le seul à pleurer