Le neuvième film de Tarantino s'ouvre comme un hommage à une époque révolue, le cinéma des années 60, le grand âge de la révolte autour du système Hollywoodien, l'avènement de la série télévisée et le déclin de certaines stars. C'est aussi la période autour de la psychose instauré par la secte de Charles Manson. Mais, comme on avait pu le voir dans Inglorious Basterds, QT s'amuse à modifier l'histoire. Ici, nous avons le droit à une version alternative de cette fabuleuse année 1968. Dire que ce film est un putain de chef-d'oeuvre n'est pas très original mais, ce qui est le plus étonnant, c'est qu'il est aussi le film de Tarantino le moins grand public de l'ensemble de sa carrière.


Il y a vraiment beaucoup de chose à dire sur ce nouveau film de Tarantino*. Premier constat: on sait que le réalisateur veut mettre fin à sa carrière de réalisateur avec son dixième long métrage. Cela est vraiment triste mais, c'est sa volonté que voulez-vous. Du coup, ce que je trouve vraiment intéressant dans ce film, c'est qu'il commence déjà à offrir au public sa vision ultime du cinéma. C'est son film le plus personnel, il ne l'a pas fait pour le public mais pour lui. C'est un peu comme si son rêve de gosse devenait réalité et qu'il pouvait enfin, faire le film dont il a envie depuis tout ce temps. On trouve dans ce film tout ce qui fait que son cinéma est considéré comme un ensemble d'oeuvre magnifique de notre cinéma contemporain.


Dans ce film, il n'hésite pas à aller encore plus loin dans certains de ses fantasmes. A commencer par celui autour du pied: il s'en donne à cœur joie: entre ceux de Margot Robbie, Margaret Qualley et même ceux de DiCaprio, le réalisateur n'hésite pas à nous montrer des longues scènes autour de son fantasme. C'est comme s'il nous disait: "les gars, c'est bon j'assume tout". Il en va de même pour la violence: elle arrive de manière tardive dans le film. Bien sûr, on a le droit au 30 dernières minutes de folie qui caractérise tant le cinéma de QT. Mais, elle reste relativement bornée comparée à certains de ses autres films (Reservoir Dogs en tête).


Once Upon a Time In.... Hollywood ne ressemble, au final, à aucun autre film du réalisateur mais, il possède l'ensemble des ingrédients qui ont rendu son cinéma si culte au yeux des cinéphiles. Ce film se veut, avant tout, être un hommage au cinéma que lui aimait quand il était encore jeune. Ainsi, on retrouve beaucoup de western (la véracité historique concernant ce genre est vraiment soutenue), les séries télévisées qu'il aimait regarder plus jeune mais aussi, l'apparition de grands et grandes du cinéma comme Steve McQueen campé par Damian Lewis. Il a vraiment effectué un travail remarquable en amont pour coller au mieux à la réalité. Même en ce qui concerne la secte de Manson: de l'endroit où il se trouvait, au fait que Manson ne tuait pas lui-même ses victimes, QT nous offre sa vision de la réalité. Jusqu'au grand final, totalement décomplexée et orgasmique.


Ce neuvième film de QT n'est pas mon préféré mais c'est probablement son film le plus aboutit. Il nous présente une époque bien loin de nous maintenant, mais une époque dans laquelle il a grandit, celle qui lui a donné envie de faire du cinéma. Le tout en assumant pleinement ses fantasmes et en déjouant habilement la réalité comme souvent. Once upon a time in.... Hollywood est un putain de grand film et ou, je n'ai pas précisé à quel point le casting est bon mais faut-il vraiment le préciser?

Bastien_Rae
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le 3 sept. 2019

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