D'après un de ses romans, Eric Emmanuel Schmitt nous livre une belle fable sur la vie et la mort. Grâce à une réalisation malicieuse (parallèle avec le catch, images animées sous forme de conte pour enfant) le romancier nous prouve qu'il à une véritable passion pour cette histoire dont il en est lui-même l'auteur et dont, avec ce double travail (livre et film) ils souhaitent vraiment nous la faire voir. Les acteurs sont tous parfaits, le petit (et non moins très mature !) Amir en tête de liste suivit par Michelle Laroque qui nous montre encore une fois l'étendue de son talent. Malgré cette montagne d'éloge, le film à réussi à me décevoir. On annonçait l'émotion comme principal élément moteur pourtant, elle n'est que trop partiellement présente. Si E-E Schmitt à beaucoup recours à de la musique (ce qui est en soit une très belle chose), cette dernière aurait plus sa place dans un stand de tir à la fête foraine du coin que dans ce « Oscar ». Un brin nous manque pour fondre en larme mais on se sent bloquer. L'univers assez étouffant de la situation est également à noter. Nombreuses sont les scènes dans le clair obscur, ce qui gâche complètement à l'idée du conte. Un univers « jeu d'enfant » aurait apporté plus cela. De plus, les histoires entre enfants, sont certes intéressantes, mais elles sont un frein à la moindre émotion, et ne font que reculer l'intrigue. En effet, l'histoire repose essentiellement sur ce jeu d' « 1 jour égal à 10 ans », pourquoi pas ! Mais malgré un début passionnant, le passage de la cinquantaine jusqu'à la fin est complètement expédié. Après avec un livre aussi fin que du papier à cigarette, on ne pouvait pas s'attendre à plus qu'un scénario assez léger. On pourra malheureusement en conclure qu'on ne l'aura pas vu vivre, étant donné qu'il est parti sans avoir réellement vécu toutes les étapes de la vie, très mal montrée (l'adolescence aurait pu être plus appuyé, et non effacé à coup d'écriture d'une lettre). D'ailleurs, et cela restera encore une frustration, la mort d'Amir est brève, et malgré une bonne scène au ralenti, le manque d'émotion était au rendez vous.