Dans cette version de Welles qui fort heureusement ne dure que 1h30, on peut tout de même s'étonner qu'Othello fasse une confiance aveugle à un être, Iago, qui inspire tout sauf la confiance justement et qui ne justifie à aucun moment celle-ci. Au niveau théâtral, on s'en accommode, au niveau scénario, ça peut faire tâche.
Ensuite, le côté théâtre filmé me fait parfois chier. On assiste trop souvent à des apartés ou des états d'âme des personnages qui ne font que commenter la pièce et vous dire quoi penser exactement d'eux-mêmes au lieu de les montrer en train d'agir, but même du cinéma pour nous faire comprendre les mêmes choses.
Reste que Welles nous offre des images souvent somptueuses et pour le coup extrêmement cinématographiques. L'ombre et la lumière jouent constamment au chat et à la souris, tout comme la mise en espace des personnages qui cherchent souvent à cerner l'autre aux détours d'innombrables colonnes ou escaliers. L'interprétation est évidemment au niveau et l'on finit tout de même ravi d'avoir vu cette version d'un homme fasciné par Shakespeare !