Dernier polar sorti des studios de production Milkyway, PTU ne plaira pas à tout le monde ne serait-ce que par son rythme très lent et son "vide".
C'est un polar d'ambiance un peu comme l'est "The Mission" les gunfights en moins. Le film a un scénario assez basique basé sur la maladresse d'un personnage et qui va engendrer une intrigue qui va mobiliser à la fois les triads, la police, le CID et le PTU. Chacun de leurs côtés vont essayer de résoudre cette affaire et tout ça en une seule nuit. Bien sûr, polar milkyway et Johnnie to aux commandes rien n'est laissé au hasard, chaque petit détail a son importance et chaque plan est réglé au millimètre.
Le film se passe intégralement de nuit, To utilise les jeux de lumières à la perfection avec des effets magnifiques comme l'ombre d'un ventilateur au plafond qui se reflète sur un mur en haut d'un escalier ou encore lorsqu'ils montent les escaliers d'un Immeuble. La photographie est superbe et rend bien cette ambiance d'un Hong Kong très sombre ainsi que le thème musical du film qui y participe beaucoup, d'ailleurs To retrouve la son compositeur : Raymond Wong.
Les acteurs tous confirmés et habitués des prod milkyway jouent très justement, de Lam Suet et son personnages affolé à Simon Yam et son sang froid a toute épreuve, car l'intimidation est au cœur du film, dans beaucoup de scènes les regards et les gestes remplacent les dialogues. Une chose frappante, aucun personnage n'est intègre dans le film chose qui rend le film plus réaliste car dans la vie tout le monde non plus n'est ni noir ni blanc mais là c'est vraiment appuyé en ce qui concerne les forces de l'ordre.
Dans chaque scène To insiste notamment sur les manières de procédé du PTU qui ne sont vraiment pas orthodoxes (salles d’arcade, la ruelle ou encore le studio porno), pendant que Lam Suet officier de police est prêt à tout pour retrouver son arme et l'on découvre qu'il a des liens plutôt ambigus avec les triades, l'indic du CID qui se défonce à la coke et même Ruby Wong officier en chef du CID fini par craquer. C'est un univers bien particulier et très sombre d'Hong Kong que nous livre la Johnnie To, la nuit est la pour nous le rappeler, on peut donc en conclure que ce sont seulement les personnages dans ce cadre-là qui sont comme ça, mais je pense quand même qu'il y a trop de détails appuyés pour que To n'aie pas eu la volonté de critiquer également les forces de l'ordre.
Une bonne surprise donc que ce PTU qui est vraiment bien foutu, avec une très bonne réalisation et des acteurs qui assurent.