Critique publiée sur Littérature & culture, le site dédié à la culture.
Au cinéma, les suites qui s’avèrent meilleures que les films auxquels elles succèdent sont rares. Terminator 2, Le Parrain – 2e partie, Batman : le défi, Retour vers le futur 2, Les Bronzés font du ski, Alien – le retour et Toy Story 2, pour n’en citer que quelques-uns, sont de cette trempe. Sorti en France le 6 décembre, Paddington 2 peut s’enorgueillir de faire désormais partie de cette liste, tant il surpasse son prédécesseur sur tous les points.
Après avoir conquis le cœur de la famille Brown, Paddington vit heureux à Windsor Gardens où il est devenu la coqueluche du quartier. A la recherche d’un cadeau d’anniversaire à offrir à sa tante Lucy pour ses 100 ans, l’ourson jette son dévolu sur un livre pop-up mettant en scène différents monuments de Londres. Malheureusement, l’ouvrage coûte cher et l’ursidé va devoir se mettre en quête d’un travail afin de pouvoir faire plaisir à son aïeule. Mais lorsque le livre en question est dérobé, Paddington va être accusé à tort et se retrouver derrière les barreaux. Mais il pourra compter sur le soutien des Brown et de ses codétenus pour percer à jour le véritable voleur.
RÉALISATION ÉPOUSTOUFLANTE
De retour derrière la caméra, Paul King, pour son deuxième film seulement en tant que réalisateur, envoie du lourd ! Si dans le premier volet des aventures de l’ursidé la mise en scène classique du cinéaste servait principalement à dérouler le récit, celle de cette suite fourmille d’idées (la fabuleuse scène de l’immersion dans le livre pop-up, notamment) et compte bon nombre de plans particulièrement bien léchés (à l’instar de Paddington dont le caractère est tout le contraire de celui que la croyance populaire prête aux ours). Les mouvements de caméra sont brillants et confèrent au métrage un esthétisme proche de celui de Wes Anderson – influence visible dans certains plans décalés mais aussi dans les couleurs pastel utilisées, comme le rose des uniformes de prison, par exemple.
PADDINGTON : UN OURS TOUT SAUF MAL LÉCHÉ
Doté d’un humour anglais tout à la fois absurde et acide, le scénario de cette suite a également été soigné : impossible de ne pas fondre devant ce petit ourson maladroit et débonnaire qui doit composer dans un milieu carcéral peuplé de repris de justice patibulaires aux antipodes de sa candeur. Les acteurs qui interprètent ces prisonniers sont tous excellents et Hugh Grant est jubilatoire en méchant de service qui cabotine à outrance mais non pas dans le sens péjoratif du terme, ce cabotinage étant assumé et imposé par le rôle.
Dénué de tout cynisme, ce second volet est, comme son prédécesseur, poétique, optimiste, et cache sous ses abords inoffensifs des trésors d’esprit.
EN RÉSUMÉ
Plusieurs crans au-dessus du premier volet, Paddington 2 est un enchantement pour les yeux – un délice qui ravira aussi bien les enfants que leurs parents.