J’avais beaucoup aimé le premier opus et pourtant – je l’avoue – je n’étais pas trop hypé par cette suite. Au fond de moi, je ne voyais pas trop comment l’univers et le propos de « Paddington » premier du nom pouvaient être davantage développés. Mais bon, d’un autre côté, c’était toujours Paul King aux commandes, donc je me disais que la moindre des choses était d’aller y jeter un coup d’œil à cette suite et – surtout – de lui laisser sa chance de me surprendre… Malheureusement – et je ne vais pas vous mentir – toute la première demi-heure de ce film fut pour moi une véritable douche froide. Ah ça ! Moi qui ne voyais pas ce qu’on pouvait dire de plus avec cet univers là, le début m’a effroyablement donné raison ! La scène d’introduction contient à elle seule vingt raisons pour se motiver à fuir. Amorce sur du rien, flash-back inutile, scène et musique nunuches, etc… Mais « aaaaaaaah ! » quoi… Surtout que juste derrière on découvre en fait que cette première scène va être en fait symptomatique de toute cette très looooongue phase d’installation ! le gros problème de ce film, c’est qu’on sent qu’il veut être clair à tout prix, histoire de ne pas larguer les gamins, et donc du coup, il va décider de faire une scène pour chaque élément à présenter. Une scène d’intro donc pour rappeler l’existence de la Tante machin ; une scène ensuite pour rappeler où et avec qui habite Paddington. Une scène juste pour présenter le méchant. Une scène pour présenter le livre qui va être au cœur de l’intrigue… STOP ! Mais woh ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait bon sang ! Cette année, « Cars 3 » avait déjà fait cette erreur ! Mais, les gars, regardez la réaction des gamins quand vous décidez de faire ça ! Ils s’en foutent d’être au carré sur tous les détails de l’intrigue ! Les gamins, ça pense à l’émotion ! Et tant qu’il n’y aura pas de vrai enjeu émotif dans le film, ils vont buller. Le pire, c’est que comme « Cars 3 », Paul King n’a rien trouvé de mieux que de rajouter des gags assez basiques pour distraire les chérubins le temps qu’on leur explique ce qu’on va leur raconter. C’est juste inefficace au possible, et en plus de gonfler les petits, ça barbe aussi les grands comme moi. Et le pire, c’est qu’elle dure donc une demi-heure cette phase d’installation ! Une demi-heure où toute la subtilité et la délicatesse qui faisaient la force du premier opus ont été inlassablement foulé au pied. Mais bon, après ça, il faut l’avouer, ça se met enfin petit à petit en place. Et là, j’avoue que j’ai commencé à trouver des raisons de me laisser séduire. C’est qu’une fois l’élément perturbateur posé, j’ai retrouvé ce qui m’avait séduit dans « Paddington » premier du nom. Pour moi, cela tient surtout au fait que ce charmant ourson soit une vraie bonne patte et qu’il soit toujours très touchant de voir tout le mépris, l’injustice et la cruauté qu’il se bouffe alors qu’il s’efforce – quelque soit la circonstance – de rester poli et confiant en l’être humain. Parce que oui, moi je trouve que c’est vraiment sur ce point que « Paddington » avait su trouvé son identité et son originalité. Et si ce second opus finit donc par marcher sur les pattes de son prédécesseur au bout d’un certain temps, je considère quand même qu’à bien tout prendre, le compte n’y est pas malgré tout. En tout et pour tout, il n’y a finalement que l’arc narratif concernant la prison que j’ai trouvé intéressant. Pour le reste, je trouve l’intrigue du magot de je-sais-plus-qui pas intéressante pour un sou ; pour moi le personnage de Hugh Grant ne fonctionne pas non plus ; tandis que l’équilibre trouvé dans le premier opus entre monde nouveau / monde ancien me semble ici beaucoup moins bien géré. Et c’est dommage, parce que je n’arrive pas à dire non plus que ce « Paddington 2 » se fout de nous et qu’on ne peut rien en tirer. Il y a quand même quelques idées visuelles qui valent le détour (le moment où Paddington se balade en rêve dans le décor de son livre : j’ai trouvé ça vraiment très joli) et puis le personnage reste toujours aussi touchant. Seulement voilà, à côté d’un revisionnage du premier opus, cette suite ne fait pas le poids. C’est triste mais, me concernant, c’est comme ça.

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le 21 déc. 2017

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