Une fois de plus, David Fincher nous a concocté un thriller au postulat bizarre, presque invraisemblable. En effet, tout le monde n'a pas chez soi une pièce entièrement blindée ! Mais le réalisateur a su parfaitement tirer parti de cette situation en jouant sur notre paranoïa, notre peur des cambrioleurs. Certes, le film commence doucement le temps de se familiariser avec la demeure. De plus, la mère et la fille ne respirent pas la joie de vivre. Mais "Panic Room" démarre vraiment pour ne plus nous lâcher avec l'intrusion des malfrats. Leurs personnalités très différentes (du plus dangereux au plus humain) sont particulièrement intéressantes. J'ai beaucoup aimé l'intelligence du personnage incarné par Forest Whitaker. Son refus d'utiliser la violence sur ses victimes le rend presque attachant. La nervosité qui gagne aussi bien les trois intrus que les deux victimes renforce la tension de plus en plus palpable. Le courage et l'ingéniosité dont font preuve la mère et la fille forcent l'admiration. Techniquement, David Fincher maîtrise son sujet avec ses mouvements de caméra le long et même à travers les murs, avec ses plans originaux des pièces de la maison, avec ses ralentis et autres astuces cinématographiques. La fin est d'une grande intensité dramatique mêlant émotion et violence. Nous sommes ici en présence d'un thriller de grande qualité et de mon film préféré dans la filmographie de David Fincher.