De la génération des cinéastes des années 90, David Fincher n'est surpassé pour moi que par les frères Coen et Quentin Tarantino. Si son genre de prédilection est le thriller avec des chef d’œuvre tel que "Seven" ou "Gone Girl", son film le plus récompensé est le biopic consacré à Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, "The Social Network", et le drame "L'étrange histoire de Benjamin Button" a été de très nombreuses fois nominé dans divers festivals. Sa mise en scène extrêmement noire est pour moi une des plus marquantes du cinéma au coté de celles de Martin Scorsese et de Zach Snyder. Quand à la présence au générique de Jodie Foster, actrice qui m'est sympathique, elle ne fait que me faire foncer tête baissée dans un cambriolage mal préparé.
Nous suivons donc Meg Altman et sa fille Sarah. Tout juste divorcé de son riche mari, elle achète une maison à trois étages avec ascenseur, mais avec cependant une panic room, une pièce blindée caché avec de quoi tenir quelques heures en cas de cambriolage. Et justement, après avoir passé quelque nuits dans la nouvelle maison, trois cambrioleurs arrivent. Elles se cachent dans la panic room et une tension s'installe entre les cambrioleurs, le troisième homme n'étant pas prévu par l'un d'eux. Manque de chance, ils viennent justement pour la panic room, l'ancien propriétaire des lieux y aurait caché une jolie somme d'argent, sans compter que Sarah est diabétique.
Après avoir vu une bonne partie de la filmographie de Fincher, "Panic Room" est actuellement ma seule déception, mais de taille car elle faillit là où il avait à mes yeux excellé jusqu'alors: les personnages. Du charismatique Tyler Durden de "Fight Club" au terrifiant John Doe de "Seven" en passant par l'attachant Benjamin Button dans "L'étrange histoire de Benjamin Button" et à la mystérieuse Lisbeth Salander de "Millénium, l'homme qui n’aimait pas les femmes",, sa filmographie est remplie de personnages incroyables qui figure à coté de ceux de Scorsese et Tarantino. Mais ici, les personnages sont stéréotypés au possible. D'un coté de la porte, la mère poule e l'adolescente rebelle, de l'autre, le petit cerveaux nerveux et colérique, le tueur psychopathe calme et le pauvre chômeur au grand cœur. Vient ensuite une scénario remplit de moments complètement illogiques et déjantés, comme le S.O.S avec la lampe torche à travers le trou du mur ou le coup de la bombonne de gaz et du briquet, ceux qui ont vu le film comprendront surement. Mais même dans un film de David Fincher, tout n'est pas noir et il reste de bons éléments au niveau de la mise en scène. Les ralentis sont biens utilisés de manière ponctuelle et l'emprisonnement des personnages se fait assez bien sentir. Mais le véritable point fort de ce film est son utilisation du numérique. Je pense me souvenir assez longtemps du faux plan séquence où la caméra passe entre les barres de l'escalier ou dans l'anse d'une cafetière, très lent et pesant, nous annonçant l'arrivée des cambrioleurs qui nous stresse avant même que nous n'ayons aperçu autre chose que leurs ombres.
C'est donc un film parmi tant d'autres avec quelques qualités en plus, donc à voir si vous voulez voir un beau film sans avoir à réfléchir.