Prenant une situation banale qui aurait pu donner une bonne comédie pleine de bons sentiments (des parents qui divorcent, avec le problème de garde des enfants), Martin Bourboulon livre ici une chronique grinçante de la vie de famille, où la femme (Marina Foïs, dont je suis éperdument amoureux à chaque fois que je la vois) et l’homme (Laurent Laffite, aussi lunaire que dans LES PETITS MOUCHOIRS au début, puis en mode tueur après) se battent pour ne pas avoir la garde des gosses.
Et les coups peuvent voler très bas (allant jusqu’à jouer avec la pédophilie, et le détournement de mineur), et du coup, cela en devient jouissif. Car de quelques sourires décrochés durant la première partie, on arrive à des rires nerveux et, il faut l’avouer, un peu honteux, dans la deuxième. Le tempo s’emballe sans qu’on ne l’ait vraiment vu venir, alors que jusque-là il suivait des rails un peu formatés (le mari qui trompe sa future ex-femme, la femme qui est trop heureuse de se décharger des tâches quiljusqu’ici lui étaient dévolues).
Dommage que la fin verse un peu dans le politiquement propret, car on avait vu le soufflé bien se gonfler.