Parce que je la vole bien

Synopsis : Ce fut le feuilleton de l'été. Une histoire de famille aux rebondissements multiples entre une vieille dame richissime et un photographe mondain et sulfureux. Laurent Ruquier, qui a beaucoup d'humour, s'est emparé de cette actualité récente pour tricoter une comédie allègre et malicieuse, un clin d'œil à l'affaire Bettencourt. A la mise en scène, un bon faiseur, l'infatigable, l'inoxydable, mais talentueux, Jean-Luc Moreau. Il imprime à la pièce vivacité, rythme et tonus. Le rôle de la très riche Mme de Caquencourt est interprété par Catherine Arditi, une femme un peu sourde mais point naïve. Perruquée, emperlousée, dorée sur tranches dans des tenues fabuleuses signées Dominique Borg, elle est épatante. Elle apporte à son personnage humanité et vulnérabilité. Face à elle, Ariel Wizman, dandy désinvolte, arrogant, séducteur insupportable, prêt à tout pour s'enrichir, et il ne s'en cache pas. Il dilapide le capital avec un plaisir non dissimulé. Excellente comédienne, Armelle campe avec panache et autorité la fille mal aimée. Elle est flanquée d'un mari triste et pleutre, qui compte et recompte les tableaux du salon. Olivier Pajot se tire bien de ce rôle de gendre étriqué. Leur fils, Bertrand Degremont, brillant étudiant en lettres, est adoré de sa grand-mère, car lui ne demande jamais rien. Remy Roubakha assume le rôle du majordome, l'homme par qui le scandale est arrivé. Celui qui, à l'aide de son petit magnétophone, a enregistré toutes les conversations compromettantes. Les six comédiens sont parfaits, s'amusent beaucoup et leur bonne humeur est communicative. Laurent Ruquier, très bon dramaturge, use et abuse, certes, des bons mots et des astuces, mais c'est un métier de faire rire le public jusqu'au dénouement final aussi drôle qu'inattendu. Mission réussie.