La « place » de Klapisch dans le cinéma français est plutôt spéciale : il n’est ni dans la catégorie, pour caricaturer, cinéma estampillé auteur, intello-bobo, entre autres clichés, à la Honoré, Desplechin, Assayas… ni dans le cinéma populaire, beauf, couillon et bas du front façon Besson, ni dans le classique cinéma français label qualité à la Sautet ou Chabrol. Klapisch a fait des films générationnels (Le Péril Jeune), des succès populaires (l’auberge espagnole), de genre (Ni pour ni contre…), des ratés (Peut-être…) ou des films plus confidentiels (Chacun cherche son chat).

Paris, film choral, où le malade du cœur Romain Durain observe depuis sa fenêtre, les gens vivre et s’aimer, joint deux pans du cinéma de Klapisch : la veine populaire (avec son sujet et son casting 4 étoiles - Lucchini, Viard, Binoche, Duris, Dupontel, Mélanie Laurent, Clouzet…) et la veine intimiste (Paris c’est Chacun cherche son chat à l’échelle de la ville).

C’est réussi, vif, bien écrit, sans éviter les clichés tout en jouant sur les stéréotypes (la femme séparée, l’étudiante, le type qui a réussi, la crise de la 40-50…), les acteurs sont diversement servis (un peu trop pour Lucchini, pas assez pour Cluzet et parfaitement pour Binoche) et pour les parisiens c’est un plaisir de voir ces personnages évoluer dans des lieux familiers (pour un niortais faut voir…)

Klapisch n’est pas un génie et il le sait, c’est à la fois la force et la faiblesse de son cinéma, inoffensif mais attachant. On sent dans chacun de ses films un type humble et honnête. Son Paris est à son image : pas un grand film de bout en bout mais toujours des petits riens qui marquent : une scène, une musique, un dialogue anodin et banal, un plan ou une idée qui surgit.
TheGreatGatsby
7
Écrit par

Créée

le 13 mars 2013

Critique lue 578 fois

4 j'aime

TheGreatGatsby

Écrit par

Critique lue 578 fois

4

D'autres avis sur Paris

Paris
Plume231
3

Paris artificiel ! Paris superficiel ! Mais Paris... artificiel et superficiel !

Cédric Klapisch est un grand habitué des films de groupe, c'est-à-dire avec une multitude de personnages. Généralement, chez lui, il y a un personnage fil conducteur qui sert à introduire les autres...

le 12 avr. 2022

22 j'aime

15

Paris
PiotrAakoun
9

Joie de vivre ?

Tout d'abord, un casting impressionnant qui peut faire redouter le pire, un film choral de plus ... mais contrairement à mon attente, la surprise vient de la réussite de ces bouts d'histoires agencés...

le 10 janv. 2013

13 j'aime

8

Paris
LadyK
8

Critique de Paris par LadyK

Ce film dérange, et je le comprends très bien. Moi aussi il m'a gêné, et j'y repense encore quelques fois. Ce film met en avant toutes ces choses ridicules que nous n'osons pas faire. L'appréhension...

le 21 mai 2010

13 j'aime

Du même critique

ZombiU
TheGreatGatsby
8

Revival Survival...

Plaisir sadique et plaisir masochiste sont deux composantes essentielles du survival horror. Une idée fixe : faire souffrir le joueur qui en retour doit aimer ça. La survie se nourrit de la peur du...

le 2 janv. 2013

7 j'aime

1

Escape Plan
TheGreatGatsby
5

Escape Plan plan...

Servi par une très belle DA (personnages, ambiance, musique jazzy, violence à la fois crue et froide façon cartoon), Escape Plan peine à convaincre sur la durée de l’expérience. La faute sans doute à...

le 12 sept. 2012

7 j'aime

Catherine
TheGreatGatsby
9

Le procès K ou le procès C ?

Catherine est intelligent, mature, hardcore, à la fois sérieux et coquin dans le traitement de ses thèmes (l’infidélité, le passage à l’âge adulte, l’engagement…). Il souffle le chaud et le froid,...

le 12 sept. 2012

6 j'aime