J’ai écrit cette chronique après avoir vu le film sur les instances de plusieurs de mes collègues qui l’avaient apprécié. Généralement, j’ai du mal avec les films français, que je trouve mal ficelés, bâclés, non-professionnels pour tout dire… Celui-là ajoute la vacuité des personnages et le nombrilisme, toutes choses que j’abhorre dans un film. En outre, pour un film qui a pour titre « Paris » et où on pourrait s’attendre au moins à trouver de belles images de cette ville magnifique, on ne peut même pas créditer le réalisateur de cette qualité.

Je reprends volontiers à mon compte la critique de Caroline Albert dans 7/7 :

« Des personnages (et des acteurs connus) qui se croisent sans se croiser. Klapisch a expliqué il y a peu : »J’ai voulu dire que Paris est une ville plurielle et que tous ces personnages de races et de milieux différents font qu’elle existe… Une ville, c’est sans queue ni tête ! »

Et c’est bien tout le problème, mais ce n’est pas la ville qui est « sans queue ni tête ». Paris est au contraire une ville qui a une très forte personnalité et qui ne ressemble à aucune autre : Paris, ce n’est ni Londres, ni New-York, ni Barcelone. Je peux le dire parce que j’y ai vécu plusieurs années et que j’y suis souvent retourné depuis. Paris a sa propre atmosphère, sa propre personnalité. Alors, pourquoi faire un film qui s’intitule « Paris » si l’on ne perçoit pas au moins cela ??? Il ne suffit pas de glisser quelques notes de Satie dans la bande son pour racheter un film par trop nombriliste.

Personnellement, toutes ces histoires qui se mêlent et s’entremêlent me laissent froid. Même le destin de Pierre, qui est tragique, ne m’a pas ému le moins du monde. Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour ces personnages obnubilés par leur petite personne, à l’exception, peut-être, de celui interprété par Albert Dupontel. Paris n’a rien à faire de leurs petits malheurs, du moins tels qu’on nous les présente. Car la fêlure est peut-être profonde, mais on ne s’en rend pas compte, on reste à la surface des choses, on survole des personnages qu’on aurait aimé apprendre à mieux connaître.

Pour moi, ce genre de films est à classer au même niveau qu’Un château en Italie, de Valeria Bruni-Tedeschi, ou les films de Christophe Honoré (à part Les Chansons d’amour que j’ai bien aimé).

Créée

le 23 déc. 2014

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Roland Comte

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