Critique de Paris, Texas par LuluCiné
Paris, Texas pourrait se découper en plusieurs parties, la quête initiatique d'un homme pour retrouver sa vie. Entre le Travis du début et celui de la fin, un fossé ; du désert au
road-movie on suit, intrigué, ce personnage en errance. Ce qui fait qu'on ne prend pas la tangente tient à un fil : que lui est-il arrivé il y a quelques années ?
Le film se maintient dans une sorte de lenteur, pas pour autant ennuyante, qui ne sert qu'à impliquer le spectateur ; la musique du film installe aussi une ambiance lancinante afin de mieux plonger dans ce road-movie touchant.
Je pense qu'il faut accepter ce postulat d'ambiance pour apprécier la quête de Travis, passant du désert où il est déshumanisé à une grande ville où il retrouve son rôle. Qui plus est, la sublime mise en scène de Wim Wenders viendra ravir les plus sectaires du genre. J'ai d'autant plus apprécié son regard sur l'Amérique, sa façon de l'appréhender, que ce soit sur la route, dans le désert Texan ou encore dans la skyline d'Houston. Et puis il reste l'énigme, la relation de Travis et Jane qui débouche sur un final magnifique où Wenders montre sa maîtrise du silence. Car si on devait retenir une chose parmi tant d'autres dans sa réalisation, c'est cette justesse du silence, rompu au dernier moment pour mieux laisser le spectateur savourer des retrouvailles insolites.