Qu'est-ce qui fait la beauté de Paris,Texas ? Est-ce les paysages de ces régions désertiques du Texas où l'on entre dès les 20 premières minutes ? La quête du passé mystérieux de cet ermite qu'est "Travis" ? Ou est-ce le long monologue final, délivré avec une puissance émotionelle digne des plus grandes oeuvres tragiques.
Sa beauté se situe au carrefour de tout ces éléments. Paris,Texas est un film dramatique qu'on ne peut qu'observer ou essayer de comprendre. On passe du Texas à la Californie, de la marche à pied à la voiture, de l'ermite au père, de la solitude à la rencontre. La représentation d'un Texas fantasmé par un européen, flirtant avec les décors de western mais plus ancré dans un silence comtenplatif. Le spectateur voyage et retrouve miettes par miettes l'identité de Travis, en même temps que celui-ci revient peu à peu à la civilisation. Les acteurs sont ancrés dans leurs rôles d'une façon, où on peut penser que l'oeuvre est tel un long film familial retrouvé, et qu'on regarde avec la mélancolie des choses qui ont changés, parfois trop ou pas assez. La bande-son de Ry Cooder mérite d'être saluée, minimaliste au point où elle fait partie intégrante du film, juste une seule slide guitar et ses longues notes traînantes, qui va si bien avec ces décors typiquement américains
On commence le film avec des questions plein la tête et quand il se termine, de nouvelles font leur arrivée. Il s'agit d'un des films des plus terre à terre qu'est réalisé Wim Wenders (avec "Les ailes du désirs") et mérite amplement son césar.
Au final, pour ceux qui n'ont pas encore vu "Paris,Texas", je ne peux que trop conseillé de le regarder et d'en tirer leur propre conclusion. Peut-être vont-ils le détester, trop long voire trop sentimental, surnoté ou peut-être vont-ils se reconnaître dans ce personnage perdu et se perdre dans cette odyssée de deux heures. On aime Paris,Texas pour ce qu'il est, une ode à l'émerveillement.