Paris est à nous
3.8
Paris est à nous

Film VOD (vidéo à la demande) de Elisabeth Vogler (2019)

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Mais pourquoi je ne suis pas venue voir la page senscritique du film avant de le visionner ? J'aurais passé une meilleure soirée. (Entre nous, Netflix triche clairement sur les notes parce que ça m'étonnerais que ce type de film plaise autant, déjà qu'il vise un public réduit de péteux...)


Après 10 minutes de visionnage j'en avais déjà marre et je n'attendais que la fin. Je me suis rarement faite autant chier devant un film (et pourtant je suis du genre très patiente, la preuve je n'ai pas craqué).


Le film commence assez rapidement et enchaîne des scènes décousues, alors certes parfois ça passe bien mais là c'est carrément insupportable ; au-delà de l'absence de cohérence le tout se base sur des discours rédigés par un élève de première littéraire et filmé par un adolescent qui a reçu pour Noel un Canon et décide de se faire une page Facebook photographie.


J'ai trouvé l'ensemble très prétentieux, pour vraiment pas grand-chose.
Il y a une belle photographie, mais visionner des plans fixes de 4 minutes au bout d'un moment ça lasse et revoir parfois 3 fois (voire plus) les mêmes images ça rajoute de la lourdeur au film qui déjà est très lent, répétitif et creux.


Pour ce qui est du thème du film il s'agit de L'EXISTENCE, fin je pense, c'est tellement peu subtil, on nous envoie plein la gueule tout le film des réflexions pseudo-philosophiques qui ont déjà été développées un milliard de fois, si ce n'est pas pour apporter une plus-value je ne vois pas du tout l'intérêt.
J'avais vraiment l'impression de discuter avec un adolescent en première littéraire qui m'exposait ce qu'il avait compris de ses cours "non mais en fait si ça se trouve on est des sims", fin bon je me suis déjà dit ça avec ma sœur et c'était des réflexions d'enfants en fait.


Si seulement l'histoire d'amour était intéressante, j'aurais pu me raccrocher à quelque chose. Il n'y a aucune alchimie entre les acteurs, les personnages passent leur temps à se disputer pour des conneries ou alors à "philosopher". J'ai pas du tout été emportée par cette relation qui commence dès le début du film ; pour faire un résumé en fait c'est "coucou tu te rappelles de moi, c'est Greg" "oé moi c'est Hannah" et voilà ils s'embrassent et ils s'aiment puis après ils se prennent la tête et elle s'improvise Descartes version Tati ou Lidl.
Je pensais tout de même avec la pochette, la bande-annonce, le titre, le synopsis que le film se concentrerait sur l'amour mais ça reste très superficiel, on ne va jamais en profondeur, ce film c'est un peu comme les élèves en première année de droit qui viennent en costume et qu'on revoit plus jamais les années qui suivent. En gros c'est superficiel, ça se donne des grands airs mais concrètement ça ne transmet rien.


Le début m'avait directement fait penser à Love de Gaspar Noé (que j'avais aimé malgré ses lenteurs) avec l'histoire d'amour que l'on voit se détruire et se construire en même temps, dans de beaux décors à Paris, le côté poétique, les scènes qui s'enchaînent dans le désordre, pour au final vouloir nous concentrer plus sur les sentiments, le ressenti que la logique même.
Mais dans Love les personnages vivent des moments simples, banals, ils parlent normalement et simplement, on peut y croire.
Leurs disputes sont aussi plus crédibles ; dans Paris est à nous tout est grotesque, dans la façon de jouer, les dialogues, c'est beaucoup trop insistant, on dirait que le réalisateur avait peur qu'on soit des demeurés qui passeraient à côté de son "message".


Sur le plan plus "technique", le casting n'est vraiment pas ouf, il y a des scènes qui sonnent assez faux, le réglage du son est ultra bizarre (notamment quand ils sont en boite, on dirait vraiment que pour le coup les acteurs sont dans une petite boite avec le vieux son étouffé), mais je pense que c'est dû au fait que la plupart du temps on a de la narration de la part des personnages sur des petits clips de vacance édités avec WMM, du coup ça me perdait un peu.


La façon de filmer à la irréversible ne m'a pas du tout captivée ; dans irréversible ça colle parfaitement au scénar et ce qui est aussi intéressant c'est qu'au fur et à mesure l'image se stabilise (car la pression retombe, on retourne petit à petit à la paix). Ici c'est juste insupportable pour rien.


La fin est tellement prévisible que j'ai serré les dents pour finir en regardant mon écran. Les interminables monologues (ou tirades quand on a de la chance) sont tellement grotesques que c'est facile de dégager les thèmes survolés et la fin du film.


Enfin bref, passez votre route.

Rebinami
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le 28 mars 2019

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Rebinami

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