Parkland divisera pour sur. Parce que le cinéma semble frileux, hormis chez O. Stone, de nous présenter cet événement si sur-interprété notamment par la littérature américaine, le premier film du journaliste Landesman était attendu un peu au tournant.
Le film, court, ne se concentrera que sur le traumatisme de cette funeste journée de 1963, et le pathos va être de mise. Un pathos qui agit à double tranchant : tout d'abord parce que la mise en scène (caméra embarqué pour faire plus "réel", enchaînement de personnages perdus évoquant différents sentiments aux spectateurs) cherche nos sentiments. A la fin du film, difficile de ne pas sentir cette recherche comme un embrigadement, un "nous sommes tous américains désormais" alors que le film ne contrebalance pas cette impression : un JFK totalement absent de l'écran, comme si ce visage était désormais vénéré sans pouvoir le voir, une tension extrêmement bien monté durant l'opération, on sent le traumatisme américain qui nous touche de plein fouet. Cette sensation de fétichisme peut même exaspérer, tout comme le jeu d'acteur peu convaincant. Les critiques ont entièrement raison de s'attaquer à cela. Mais que reste t'il alors ? Et bien justement, il reste ce pathos, permettant l'implication émotionnelle du spectateur, et donner un cinéma frissonnant, alors que nous connaissons tous la fin. Il faut à mon humble avis, accepter de voir ce film pour saisir cette déflagration historique, mais accepter l'idée que ce point de vu émotionnel n'est pas journalistique, qu'il doit être contrebalancer pour ne pas se laisser envahir par un sentimentalisme proche de la dévotion.
Mais l'intérêt du film réside surtout dans cette galerie de personnage et de situation que l'Histoire oublie de nous raconter. Comme le titrait la bande annonce : parler d'une poignée d'hommes transformés à jamais au delà de ces figures imposantes que sont le Président et son assassin. Là réside un brin d'intrigue et la véracité des faits permet de sortir en ayant appris quelque chose de plus dans la "petite" Histoire. Mais pas dans la grande face à un film plus descriptif qu'engagé.