Se voulant être un film sur la poésie du quotidien et les détails qui font notre bonheur Paterson a fait écho chez moi d’un profond ennui et d’une angoisse certaine des semaines qui se suivent et se ressemblent inlassablement.


L’idée que chacun de nous puisse créer était pourtant un sujet qui me touche particulièrement. Or, les poèmes écrits tout au long du film n’ont eu aucune résonance en moi, ils s’apparentaient à une vague description froide de l’environnement.


La femme du personnage principal s’acharne à créer coûte que coûte, commence mais ne termine jamais sans une profonde volonté d’évoluer ou de s’améliorer.


C’est à ce moment là que j’ai cru que Paterson était un film ironique. Cette ville, Paterson, qui regorge de multiples talents, fait naître en son sein des amateurs en mal de créativité: l’un écrit des poèmes sans aucune âme, l’autre s’agite à colorier ses murs en noir et blanc ou fait deux accords de guitare et s’en satisfait amplement. Dès lors, notre poète , qui note toute ses proses dans un carnet secret, laisse un soir malencontreusement ce dernier se faire déchiqueter par son chien. Horreur, malheur, aucune photocopie n’avait été faite.


Acte manqué ? Lucidité ? Finalement, l’homme ne se définit pas comme étant un poète à la fin du film, il explique être chauffeur de bus. Et là un autre homme, Japonais, débarque de nulle part, philosophe avec lui à coup de "ahah!" (euh?) sur un banc et ainsi tout prend sens.


Mais apparemment, j’étais à côté de la plaque avec l'ironie quand j'ai appris qu'il s'agissait de véritables poèmes écrits par un poète.

ihatesunsets
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le 7 janv. 2017

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ihatesunsets

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