Le film pourrait diffuser un certain ennui par sa lenteur et sa répétitivité, Jarmush ayant choisi de suivre sept journées consécutives de la vie de Paterson (du lundi au dimanche). C’est pourtant tout le contraire qui se produit car c’est aussi cette répétition qui fascine, le réalisateur ayant pris soin de penser chaque scène et chaque plan, choisissant par exemple de cadrer de la même manière chaque réveil, chaque petit déjeuner, ou chaque retour de Paterson à la maison. Et pourtant, c’est dans cette monotonie apparente que naît la vie et l’essence de ce film, Jim Jarmush introduisant à chaque nouvelle répétition une petite variation à peine perceptible, mais qui confère à son film cette incroyable poésie. Paterson est une oeuvre d’une élégance et d’une délicatesse rares, un film à la fois dépouillé et éminemment esthétique où chaque détail est mûrement pensé, réfléchi, composant des images mentales d’une grande puissance, à jamais imprimées dans la mémoire du spectateur.


La critique complète ici : http://www.kinopitheque.net/paterson/

EmmanuelLorenzi
10
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le 26 nov. 2018

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