De l'influence du cosmos sur l'évolution de l'humanité...

Je connais déjà le deuxième long de la soirée, que j’avais d’ailleurs eu la chance de découvrir au cinéma lorsque l’Eldorado à Dijon l’a diffusé pour je ne sais plus quelle occasion. Phase IV de Saul Bass est le genre de film qu’on retourne voir au cinéma dés que la perspective se présente. Véritable chef d’œuvre du film animalier, terriblement violent dans sa conception (des centaines d’insectes ont été tués pour le film, et je ne blague pas en disant ça, cela m’attriste profondément), magistral dans sa mise en scène, envoutant dans sa photographie et ses effets spéciaux et hypnotisant par sa musique, cet unique film de Saul Bass est une réussite de bout en bout. Le film est découpé en quatre parties, correspondant chacune à une phase (ne vous inquiétez pas, je ne vous les dévoilerais pas toutes). Commençant par l’immensité, le réalisateur passe très vite à l’infiniment petit, puisque cette infiniment petit est composé des mêmes particules que cet infiniment grand, les deux interagissants l’un sur l’autre. Pas de monstres géant ici, mais au contraire des insectes minuscules que l’on a pas l’habitude de voir de manière si imposante sur un écran de cinéma. Absolument merveilleuses tout en étant monstrueuses, les séquences d’insectes, tournés par Ken Middelham, entre autres photographe pour le National Geographic ayant également travaillé sur des documentaires ou des films comme Days of Heaven de Terrence Mallick, font de Phase IV un film unique, d’une beauté inouïe. Malgré son intimité de part le lieu d’action réduit à un labo perdu au milieu du désert et d’autre part par le fait qu’il n’y ait que trois personnages, le film prend très vite des dimensions quasiment mythologiques et/ou cosmologiques. Création, évolution, influence du cosmos et de l’univers, théorie des nombres et langage universel, les thèmes nombreux abordés font de Phase IV un long-métrage de science-fiction métaphysique et transcendantale, sans jamais le rendre prétentieux. Expérimental souvent, viscéral parfois, ce chef d’œuvre de Saul Bass, magnifiquement écrit qui, grâce à un dénouement audacieux et optimiste, continue à hanter l’esprit bien longtemps après le dernier plan, remettant alors en question l’idée même de fin.


Tiré du journal du festival des Hallucinations Collectives 2016 : lire l'article entier sur mon site...

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le 16 avr. 2016

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Victor Tsaconas

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