Pina par Wim, ou comment atteindre la beauté et l'esthétisme à l'état pur.
J'aurais aimé mettre 10, et pourtant je n'ai pas pu. Pourquoi ? Par principe, d'une part, mais aussi et surtout car le film a une légère tendance à se répéter à partir du début du dernier tiers. Mais rassurez-vous, c'est pour mieux vous cueillir et repartir de plus belle.
Jamais la 3D ne m'a paru aussi belle, aussi justifiée et aussi au service de l'oeuvre, de la danse, de la personne qu'était Pina. Certains diront que Wenders, dans sa volonté d'atteindre la technologie nécessaire à son projet, aura trop attendu, créant un film post-mortem. Je ne me prononcerais pas sur ce sujet, car ce n'est pas mon rôle, que je n'en ai pas envie, et parce que je ne connais pas assez la femme pour juger.
Moi qui, à l'ordinaire, ne suis pas un grand fan des films contemplatif, qui pose la caméra et se contente de filmer le réel, le présent, de le saisir chirurgicalement, sans fioriture. Pourtant, d'une certaines manière, c'est ce que Wenders fait ici, mais la danse s'empare de l'image, lui transmettant sa force, sa synérgie, emportant le spectateur dans les tourbillons des danseurs, des éléments qui font le décor, la scène, et la danse elle même. Il est impossible de décrire ce qu'il se passe à l'image avec des mots, car cela va au delà. Ceux qui connaissent les spectacles de Pina savent de quoi je parle, les autres doivent le découvrir au plus vite.
Les scènes de danse sont entrecoupées d'interviews/portraits des danseurs qui se retrouvent seuls face à l'objectif et parlent de leur relation avec Pina, avec la troupe, avec la danse.
Magnifique, tout simplement.