Des cailloux surexposés avec un filtre bleu cache misère, voilà ce que le film donne à voir dans sa première moitié.
Le problème, mais aussi la force des films à petit budget, c'est qu'ils nécessitent la force artistique d'un réalisateur talentueux pour être bons. (cf. Alien) Ce n'est malheureusement pas le cas de Pitch Black, qui est un échec esthétique complet. Il est souvent même douloureux de regarder une image aussi laide.
Les scènes de nuit par contre, outre le fait qu'elles soient plus regardables que les plans diurnes dans le désert, ont la bonne idée d'introduire une mécanique narrative intéressante : les monstres qui ont peur de la lumière. Un idée bien comode pour un film fauché qui doit se garder de trop montrer des monstres couteux, mais aussi une idée intéressante dans un médium tel que le cinéma, qui n'est que lumière. Le hors champ anxiogène y est donc justifié et assez efficace. Mais à l'inverse, cette mécanique réveille la conscience du spectateur de la lumière, et ce dernier se rend compte alors que malgré l'absence supposée de luminosité durant certaines scènes, acteurs et décors sont visibles, révélant ainsi la supercherie, brisant l'illusion du cinéma en nous rappelant la présence de spots de lumière nécessaires à la réalisation du film.
De plus, le scénario reste très convenu et sa force réside dans ses personnages, notamment celui de Riddick bien entendu, même s'il aurait à mon sens gagné à être plus animal, comme l'introduction le laissait entendre.
Donc voilà. C'est pas terrible mais ça se laisse tout de même regarder, surtout vers la fin, pour Baboulinet et une ou deux vagues bonnes idées.