Je suis une grande guimauve devant l'Eternel. Mettez-moi devant un teenage movie, une aventure qui sent bon la tendresse et les conneries partagées, la découverte du monde et les péripéties qui créent un groupe et surtout des souvenirs à vie. De Breakfast Club à American Pie, ils sont nombreux les films qui s'inscrivent dans cette tradition. Tout un pan de culture américaine qui m'a fait toujours rêver. Dans Pitch Perfect 1, on est dans cette tradition. Beca (Anna Kendricks JE T'AIME PUTAIN) vient d'arriver à la fac. Cette asociale doit rentrer dans un club sur les ordres du papa alors que son rêve est de faire le dj à la radio. Elle rejoint l'équipe des Bardens Bellas, une équipe de chant a cappella exclusivement féminine dirigée par une blonde control freak qui vomit quand elle stresse. Après les embûches classiques, alerte spoiler elles gagnent le championnat national. La se finit Pitch Perfect 1.


Faudra vraiment m'expliquer pourquoi les meilleures choses ont une fin.


Pitch Perfect 2 prend place deux ans plus tard, quand les Bellas tombent de leur piedestal parce que l'une d'elles a montré sa chatte devant le président. Et après deux minutes, alors qu'on est censé se retrouver devant l'humour potache du 1, ben on reste un peu coi. Parce que, ben non. Elles n'ont pas grandi, pas grave, nous non plus. Mais là, bof. A partir de là, ça bloque. Le film repose sur des gags à répétition, certains très drôles - Beca qui ne sait pas insulter l'allemande du groupe ennemi et ne peut lui faire que des compliments, les sorties racistes du présentateur - et d'autres que je cherche encore à comprendre. Je pense par exemple à la fille qui nous raconte que son frère a voulu la tuer ou je sais pas quoi. Elle doit être mexicaine. Mais la première fois qu'elle parle, on se demande clairement ce qu'elle fout là ! Ca m'a donné l'impression d'être en soirée avec des supers potes, de raconter une histoire trop cool et qu'un mec sorte sa tête de je sais pas où pour dire "un jour j'ai mangé un chien". Là, tu n'as qu'une envie, c'est d'un grand blanc et de lui demander ce qu'il fout là bordel. Pareil pour elle.


Le 1 était beaucoup plus barré et moins attendu sur ce coté-là. Les mash-ups, petite spécificité du 1 qui en faisait le sel, quand on découvrait le concept avec Just The Way You Are et surtout avec le final, sur lequel nous reviendrons, sont moins présents dans le 2. Et pourquoi une chanson originale dans le final ? C'est comme dans Glee, on veut de la reprise !


Et mon coté fleur bleue reprend le dessus.


Ce film, qui ne tient pas la comparaison après le premier, me touche quand même, rien que par la question qui structure le film : que va-t-on retenir de notre jeunesse ? Malgré tout ce que l'on a vécu, qu'est-ce qui va rester dans nos souvenirs ? Il va falloir se les créer, ces souvenirs. Les deux films montrent d'ailleurs que ce qu'elles vont retenir, c'est uniquement ce que nous avons vu. La première année, la création du groupe et les derniers instants, quand on se rend compte que ce présent va bientôt être un passé. Certains n'arrivent d'ailleurs pas à s'y faire, une des filles redouble depuis deux ans pour ne pas lâcher les Bellas. Le sujet du film est la création du souvenir. Finalement, rien ne compte autour que le pouvoir du groupe. On passe par les classiques booty camp et le pseudo rival qui est juste là pour te rappeler qui tu es vraiment. Il faut ainsi forcer les choses, sortir de sa zone de confort pour prendre les choses avec recul, assumer de changer sans pour autant renier ce qui nous a fait (le final est très cool de ce point de vue d'ailleurs).


Petite parenthèse : j'ai eu beaucoup de mal avec Das Sound Machine, les rivaux allemands. Parce que c'était des adultes, Et on ne met pas d'adultes dans des teenage movie! Les adultes ne sont que des marqueurs, pas de véritables antagonistes. Et je me suis rendu compte après qu'ils n'ont jamais vraiment été des antagonistes, ils n'ont été qu'un des éléments déclencheurs de cette remise en question qui permet au groupe de se remettre en cause et d'affronter l'avenir sereinement.


Après, malgré la beauté du message, il est bien plus intelligemment raconté dans la saison 3 de Glee mais nous y reviendrons.


Une pierre à l'édifice.


Pour finir, les musiques. Tout cela manque de magie. C'était aussi des tubes dans le 1 mais il y avait quelques perles, dont No Diggity de Blackstreet. Et surtout Don't You Forget About Me de Simple Minds, qui inclut dans le mash up final montrait tout le temps passé depuis The Breakfast Club, film fondateur de la mythologie des teenage films dans les années 85. Un passé inclut dans le mash up, entre Miley Cyrus et Jessie J. Tout un programme qui me fait aimer aussi les années 2010.


Et oui ce dernier paragraphe était là pour conseiller le premier Pitch Perfect et surtout The Breakfast Club. Je le redis si c'est pas clair, c'est tout.

Julien_Mazars
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le 18 août 2015

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Julien Mazars

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