Point Break est l'un de ces grands polars qui grâce à la maestria de leur auteur prend une dimension autre. Sachant faire abstraction d'un scénario la plupart du temps incohérent, voir grotesque, la mise en scène de Kathryn Bigelow emporte le morceau. En imposant avant tout des personnages forts, sorte de chevaliers des temps modernes, solitaires et déterminés, prêts à en découdre.


Devenu instantanément au film de surfeur ce que Délivrance est devenu au film de canoë, il conserve avec les années une incroyable facilité à s'imposer dans à peu près tous les genres auquel il touche. Le film d'aventure, avec une manière de filmer les grands espaces, le désert, l'océan, cette scène de chute libre au-dessus du lac Powell, qui donne au film un vrai souffle épique et lyrique, typique des plus grandes œuvres du genre. Mais également le polar avec notamment des scènes de casse et des gunfights qui rappelle les plus grands polars, on flirte parfois avec le Heat du grand Michael Mann, c'est pour dire.


Avec un scénario qui fait montre de certaines incohérences et énormités qui pourrait rapidement sombrer dans le ridicule chez un mauvais cinéaste, Kathryn Bigelow parvient à imposer des figures de style et un maniérisme stylisé que seuls les plus grands réalisateurs parviennent à mettre en pratique. On pense à Michael Mann, John McTiernan, John Woo, les illustrateurs les plus habiles, sachant faire abstraction de leur script pour imposer une illusion de cinéma qui surpasse la vraisemblance et ainsi créer de l'imagerie gravée dans le roc.


Un grand film rock'nroll à l'esthétisme terrassant qui s'inscrit dans le registre des références du genre. Quand on pense à surf et cinéma, on cite obligatoirement Point Break.

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le 22 mars 2017

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