Nous le savons, de nos jours, ouvrir un manuel d'histoire ou une page wikipedia demande un effort harassant. Le pire étant qu'après ça, il faut lire le tas de caractères qui s'offre à nous pour obtenir les renseignements que l'on cherche. Un véritable chemin de croix. Alors quand Paul W.S Anderson, réalisateur émérite reconnu pour l’intellectualité de ses longs-métrages débarque avec son Pompéi, on se dit que l'occasion est trop belle pour ne pas en faire une minute culture et découvrir tout un tas de trucs intéressants sur des mecs qui sont morts au pied d'un volcan.

Ce qui suit ellipse volontairement les moments les plus "importants" de l'intrigue, donc pas de réels spoilers. En même temps tout est tellement prévisible que pour se faire spoiler il faut se lever de bonne heure.

L'histoire commence alors qu'un gamin dort dans une tente. C'est silencieux, à croire qu'il n'y a pas un chat dehors. Puis finalement le gamin semble discerner quelques bruits suspects venant de l'extérieur et va voir ce qui se passe. Ce n'est rien, juste tout son peuple qui se fait zigouiller. Dans tous les cas sa tente est très bien insonorisée. S'ensuit alors un passage extrêmement classique où ses parents se font massacrer (on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs) devant ses yeux par un Jack Bauer sanguinaire, qui avant de sauver le monde était en réalité un politicien manipulateur. Anecdotique. De fil en aiguille le gamin se retrouve à picorer des trucs dans les bois, à dormir sur des feuilles, avant d'être capturé, probablement abusé, et de devenir esclave.

Les années passent, l'enfant devient musclé, avec des abdominaux bien dessinés, tout ça...de quoi en pecho de la pécore. Mais Jon Snow (je crois que c'est le même personnage car l'acteur les interprète un peu de la même façon, il fait une tête de chien battu et voilà l'affaire est dans le sac) n'aime pas trop les pécores, il préfère piocher de la belle donzelle. Un souhait qui devient réalité le jour où un canasson se ramasse la gueule par terre, juste devant lui, après s'être pris les pieds dans le tapis. Après avoir bien fait comprendre à tout le monde qu'il était le fondateur de 30 millions d'amis, il remarque la présence d'une gourdasse au regard creux. Le coup de foudre. Les deux futurs tourtereaux sont momentanément séparés par la suite, et du coup chacun vit sa vie.
Jon Snow casse des gueules dans l'arène, quand il mange, un peu tout le temps en fait. Quant à sa dulcinée elle tente d'esquiver les avances de Jack Bauer qui s'avère être une véritable fouine, largement queutard sur les bords. Après une conversation hautement philosophique où Jon Snow parle à son pote Atticus (qui n'est pas encore son pote) pour lui dire que dans l'arène il va falloir prévoir la vaseline, car il y a un potentiel risque qu'il le défonce en long, en large, et en travers (et réciproquement), nous assistons à un nouveau moment 30 millions d'amis avec une folle envolée sauvage, mais à cheval. Jon Snow s'attire les foudres de sa hiérarchie et se retrouve dans l'arène à devoir affronter une tripotée d'ennemis avec son ami Atticus, qui est dorénavant réellement devenu sa bestah. Des dents tombent, des bras aussi, puis nous assistons à une éruption de tous les diables.

En fait, l'éruption selon Paul W.S Anderson c'est un mixte entre le Jour d'après, une pluie de météorites, et des boules de feu. J'espère ne jamais assister à une éruption. Comme on s'y attendait (et puis on le souhaitait quand même aussi), ce petit incident est prétexte à faire calancher tout le monde. Noyé, écrasé, assassiné, brûlé, ainsi que tout un tas de combinaisons (boule de feu dans la gueule + tu vas nourrir les poissons), il y en a pour tous les goûts. Welcome To Hell. D'ailleurs Jack Bauer a bien compris que cette catastrophe là, il ne pourrait pas l'arrêter, du coup il décide de mettre les voiles. Le problème c'est que ça bouchonne grave dans les rues, et Bauer en a plein le cul de faire la queue. Du coup avec ses camarades en armures il décide d'aller donner des coups d'épée dans le tas histoire de débloquer la situation. En parallèle Jon Snow est parti sauver l'huître, enfin sa copine, mais finalement Jack Bauer revient sur ses pas et la kidnappe. Il prend un char aussi, on n'est pas au marathon de New-York après tout, faut se ménager un peu.

Étonnement, alors que dans les trois quarts de la ville y a des cadavres partout, des murs écroulés et tout un tas d'obstacles, Jack Bauer se promène en char comme s'il était dans Je suis une légende. Y a pas un rat, juste un peu de fumée. La gourdasse utilise un bout de bois du char pour essayer d'enlever ses chaînes, car en réalité elle a un petit côté Macgyver. Suite à quelques péripéties, Jack Bauer se retrouve en face à face avec Jon Snow. Rappelons que l'un a massacré le peuple de l'autre. Que se passe-t-il ensuite ? Il faudra aller voir le film, j'en ai bien peur (ou alors devinez, il n'y a pas besoin d'avoir inventé la machine à cambrer la banane pour taper juste en l'espèce).

Il faut toutefois retenir que:

- Le film peut être vu comme un préquel de 24 (Si Jack Bauer fait aussi peu confiance aux politiciens c'est parce qu'il sait comment ça marche, et ça explique aussi pourquoi il est aussi doué pour se faire passer pour mort).
- Les chevaux c'est cool.
- Si un cheval est mourant il faut lui parler doucement (voire lui chanter une petite chanson, en tout cas il faut le détendre), puis lui péter doucement la nuque d'un coup sec. Si pas possible, le finir au couteau (mais Jon préfère la manière propre).
- Si Jon avait vécu à notre époque, il se serait probablement maqué avec Brigitte Bardot.
- Emily Browning joue une femme forte, sans conteste l'un des plus beaux rôles féminins de l'année.
- Il ne vaut mieux pas vivre une éruption car en plus de vous tuer, elle bousille votre maison en envoyant des boules de feu partout, du coup c'est dommage pour vos bouquins et vos DVD.
- Jon n'a pas eu le temps de conclure.
- Si ce n'est pas Jon Snow c'est sans aucun doute son jumeau caché. Jon se gèle les couilles dans Game of Thrones, tandis que le jumeau crame dans Pompéi. Cohérent.

Merci Paul, mais ça ne valait tout de même pas tes Trois Mousquetaires, qui pour le coup étaient bien plus fun.
La faute ici à un rôle féminin dénué de tout intérêt (on pourra dire tout ce qu'on veut de Milla Jovovich, au moins, quand elle est dans tes films Paul, elle permet d'avoir autre chose à se foutre sous la dent que des potiches complètement niaises), à un rôle masculin (aussi) dénué de tout intérêt (personnage sans personnalité, ami des animaux à ses heures perdues et c'est à peu près tout. Je pense que Kit Harington est en plus une erreur de casting), à des clichés par paquets de douze (oui d'accord, d'habitude aussi, mais là...il ne faut pas abuser des bonnes choses), à des scènes ridicules (la première scène avec le cheval...autant j'avais un bon a priori sur le film en venant, autant cette scène donne le ton; la deuxième scène avec le cheval (mais c'est quoi cette fixation sur les chevaux bordel ?), les dialogues répétitifs et complètement débiles entre le héros et son antagoniste/futur best friend Atticus où ça joue à qui a la plus grosse pendant plusieurs minutes, et j'en passe et des meilleurs...
Reste quelques scènes d'action efficaces, un bon bad guy (heureusement qu'il est là, et ce n'est pas du volcan que je parle) et...c'est tout.
Héraclès
4
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Créée

le 24 févr. 2014

Modifiée

le 26 févr. 2014

Critique lue 396 fois

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