Un dessin animé poétique et avant-gardiste

Seconde fois que je regarde ce film après l'avoir vu dans mon enfance et j'ai une nouvelle fois adoré: les dessins, la poésie, et même (pour une fois) la morale qui a vingt ans d'avance.
Certes, on pourra critiquer les personnages qui se comportent de manière caricaturale : San la sauvage, Ashitaka gentil avec tout le monde, même les méchant,... Mais, tout le reste est magnifique: les couleurs, la musique, l'intrigue.
Je pense que j'aime princesse Mononoké pour la plupart des choix qui y sont faits:
- La nature qui se révolte de manière violente contre l'homme jusqu'à déclencher un cataclysme.
- Le personnage nuancé de Dame Eboshi qui en fait à la fois la méchante et la figure forte attachante. C'est une femme chef au moyen-age qui recueille les miséreux pour leur fournir un toit et du travail. Sauf que sa volonté de protéger son peuple la pousse à en détruire un autre: celui de la forêt. Ce qui est au départ un besoin matériel se termine par une réelle extermination.
- Une ville dominée par les femmes qui travaillent et savent se battre pendant que les hommes partent à la mine. Les femmes sortent des blagues cocasses, travaillent jour et nuit à un rythme effréné mais se satisfont de leur situation qui leur convient mieux que la maison close.
- Les combat à la fois sanglant et exagérés (têtes ou bras tranchés avec une flèche) qui participent à l'atmosphère du film.
C'est peut être ce contraste que j'aime autant dans ce film: l'idéalisation des personnages dans l'exacerbation de leurs traits de caractère pour les mettre en scène dans des situations qui ont une certaine résonance aujourd'hui : écologie, égalité homme femme.
Un très bon Miyazaki !