Il m'aura fallu attendre cinq ans après la sortie du film avant de regarder ce "Projet X". Mieux vaut tard que jamais dirons-nous. Maintenant vu, je suis assez étonné des notes reçues par cette comédie déjantée. En effet, j'avais toujours eu des échos positifs sur ce film, du coup cette moyenne de 4,8/10 me surprend un peu ... heureusement que je ne me fie jamais aux notes !
Me concernant, j'ai trouvé ce long-métrage signé Nima Nourizadeh assez surprenant dans la façon dont les événements se déroulent. Ici, contrairement à de nombreux films du genre (par exemple "Nos Pires Voisins"), le délire va extrêmement loin. Pour autant, ce n'est pas non plus un film qui révolutionne le genre. Je dirais en fait qu'il met au goût du jour les fantasmes de la génération Y : c'est le "American Pie" des années 2000.
Avec "Projet X", on suit un groupe d'ados très ordinaires dont le souhait est d'organiser une grosse fête d'anniversaire pour l'un de leurs camarades. L'histoire est donc très simple, voire simpliste, et surtout déjà vue. Cependant, le contenu du film ne m'a pas paru banal. D'une part, le film expose bien toutes les technologies utilisées par les ados : les téléphones et les ordis sont les supports de la communication moderne. Dans le même temps, "Projet X" étale bien quel en est le revers ... mal utilisés, ces supports peuvent devenir incontrôlables. Et c'est ce qui arrive ici. Tellement avides de popularité, notre bande de potes finit par perdre le contrôle. Là où la fête était censée réunir une cinquantaine de personnes au plus, c'est finalement 1 500 personnes qui s'y sont rendues.
Si l'ont prend le film au premier degré, on y verra simplement que des personnes alcoolisées, des fenêtres cassées, des filles dénudées ... si par contre on cherche à lire entre les lignes, on se rend compte que ce "Projet X" n'est pas moins qu'une étude sociologique, certes poussée à l'extrême (c'est l'intérêt du film), de la jeunesse moderne. Vous ne serez peut-être pas d'accord avec moi, mais c'est avec cet œil que j'ai regardé le film. Dès lors, je le trouve bien réussi.
Même si les personnages principaux sont les archétypes du looser made in teenage movies, ils nous prouvent au moins quelque chose : ce sont ceux qui paraissent les plus faibles qui sont très souvent capables des plus grandes architectures. De façon détournée, on retrouve à ce niveau-là la thématique du rêve américain.
Autre élément intéressant à souligner dans ce film, l'utilisation du found-footage. Je ne suis guère fan de ce procédé cinématographique qui consiste à filmer un peu à la manière d'un documentaire. Néanmoins, j'ai trouvé son utilisation très propre dans "Projet X", très loin de la caméra tremblante du film d'horreur "Le Projet Blair Witch" pour ne pas le citer.
Ce long-métrage a un autre atout, celui d'aller droit au but. Ainsi, sa durée d'un peu moins d'1h30 permet ne pas traîner en longueurs. Le film met d'abord en place les personnages puis on en vient très rapidement à la fête et à ses scènes cultes : un nain de jardin rempli d’ecstasy, un nain tout court, un chien attaché à des ballons de baudruche (coucou "Babysitting"), des voisins agacés, un homme lance-flammes ...
Au final, j'ai trouvé ce "Projet X" plaisant à suivre. Pour synthétiser, je dirais que ses qualités sont les suivantes :
- Le film pousse loin le délire de la fête qui dégénère (cf. la scène d'affrontement avec la police - véritable émeute urbaine) ;
- L'utilisation du found-footage est très propre ;
- La durée n'est pas très longue, évitant les scènes inutiles.
Du côté négatif, je dirais que les personnages sont un peu trop classiques et ont comme un air de déjà vu.
Ma note : 7/10.