A tous ceux qui se demandent si ce film est aussi génial que son titre, la réponse est tout de suite, non ! Paul Thomas Anderson se prend un peu au sérieux, un sérieux peu inspiré, assez peu pour sacrifier l’histoire au profit de la mise en scène, elle-même puissante dans le sens ou je sais faire des travellings sans fin, ou tourner des scènes dans le décor pittoresque d’Hawaï. Le résultat, un tour de force qui ne repose sur rien d’autre que sur lui-même, artificiel et ennuyeux. L’histoire d’amour dans tout ça ? Adam Sandler nous le fait genre Forrest Gump en costume indigo, et Emily Watson lui sert de potiche blonde qui n’a rien à faire, et rien à dire, et qu’on oublie vite. Ce Forrest Gump a sept sœurs, mais ça aurait très bien pu être sept nains, tellement elles ne servent à rien dans le film elles non plus. Par moment ça vire à l’aquarelle en panavision, ou à la composition florale en format paysage, mais ça ne suffit pas à enflammer l’ensemble du cinématographe. Ce jeu graphique gratuit et qui n’apporte que peu de corps au reste m’a ennuyé. Heureusement, Philip Seymour Hoffman passait par là pour me redonner un peu espoir, mais il n’a qu’un rôle de second plan, il ne fait que passer. Les dialogues se limitent à des répliques placées ça et là, donc scénario bâclé, dialogues aussi. La musique est plus qu’étrange, et plus intéressante que le film lui-même. Elle est d'ailleurs supérieure au film qu’elle est censée illustrer. Et je suis assez déçu car un fort vent de critiques positives m’a poussé vers cet OVNI inachevé et un peu grotesque. Je pensais m’énivrer pour de bon, me saouler la gueule pour oublier, mais non…Ça à la couleur de l’alcool, ça ressemble à de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool.