Polar mafieux et habile qui dépeint le Copenhague 90's, ses bas-fonds, et ses caïds orgueilleux en chute libre. Si le schéma destructeur du personnage central de ce premier volet, Franck, est somme toute relativement classique, le travail de Refn est impressionnant sur le plan formel. Pensée, sa mise en scène - outre ses cadrages serrés cherchant à masquer les difficultés budgétaires - est en osmose avec les personnages mais demeure avant tout un un vecteur de violence primaire alternant habilement entre frontalité et hors champ. La séquence de passage à tabac du junkie dans l'arrière-cours par Franck et Rodovan ou encore celle entre Franck et Tommy en sont les exemples les plus évocateurs. Refn filme dans l'immédiat et donne de l'ampleur à l'ensemble du film à travers la fluidité de ses mouvements de caméra. J'ai beaucoup aimé la construction du film en elle-même et l'atmosphère moribonde qui s'en dégage; l'ouverture absolument monstrueuse et la solidité de l'interprétation de Bodnia et Mikkelsen.