Les films sachant monter en puissance jusqu'à atteindre de très hauts niveaux d'intensité ne sont pas si courants : "Quatre étranges cavaliers" en fait assurément partie. Car si la première partie peut apparaître quelque peu étonnante dans la mesure ou nombre de scènes font habituellement plutôt partie de la conclusion d'un western, c'est bel et bien la seconde qui retient tout notre attention, qui sait mettre régulièrement le doigt là ou ça fait mal, notamment pour dénoncer l'hypocrisie et la lâcheté des gens, et qui n'est pas sans rappeler "Le Train sifflera trois fois", réalisé deux ans auparavant. Bien entendu le parallèle avec la dénonciation du MacCarthysme n'en est que plus aisé (le personnage négatif s'appelle lui-même MacCarthy), mais c'est en définitif le combat d'un homme que l'on retient avant tout, obligé de prouver son innocence à des gens qui s'avéreront donc particulièrement médiocres et qui sera sans doute obligé de quitter la ville... Dommage néanmoins que quelques raccourcis et maladresses de scénario empêchent le film d'être un chef-d’œuvre du genre, mais le film brille toutefois suffisamment à bien des égards pour être recommandé au plus haut point. Une réussite.