La reine et l’avorton

Queen & Slim dit tout dès son titre, c’est un road movie fin dans sa construction où l’on opposera en scène d’introduction la reine et l’avorton.

Un match Tinder qui ne devrait mener nulle part, et pourtant, l’Amérique a tant à apporter à ces nouveaux Bonnie & Clyde que le film en devient très vite politique. Avec en toile de fond le mouvement Black Lives Matters on oppose au premier plan deux personnalités différentes, séparées par leurs origines mais réunies par leur voyage. Une communauté Afro-américaine tout aussi divisée est peinte avec Brio et subtilité tout au long de leur périple au travers de ce colosse au pied d’argile, amène un film en deux temps, les personnages séparés dans une première partie par leur caractère, leur but, leurs aspirations profondes et par leur passé vont ériger ensemble et sans le vouloir un monument dont ils seront l’étendard. Tout en finesse la reine et l’avorton vont apprendre ce qu’il y a de bon chez l’autre, pourquoi il est nécessaire, et enfin, chacun aidé du regard de l’autre ils vont affronter ce que leur union a provoqué. Cette deuxième partie amène une poésie contemplative riche qui m’aura personnellement beaucoup touché pour finir dans un drame qui hurle haut et fort le génie du film.

Le film est porté par deux acteurs qui crèvent l’écran, par des idées de mises en scènes simples et qui marchent ! Bien que l’absence de budget se sente et que parfois ben, les go pro scotchées sur des sticks scotchés sur des portières c’est relou car c’est omniprésent. Malgré ça, ça fait un taff incroyable, ça touche où ça doit toucher et ça raconte une histoire, une genèse avec finesse élégance et génie.

J’ai adoré, c’est ma première critique et ce film en vaut foutrement la peine !