Juan Antonio Bayona s'est imposé en deux films comme un des meilleurs metteurs en scène de sa génération et comme un des portes drapeau du nouveau cinéma espagnol aux côté des Balaguero et autres Alex de la Iglesia.
Ses oeuvres sont le résultat d'un amour immodéré pour le genre et de nombre d'influences prestigieuses dont la plus évidente est celle de Steven Spielberg. Cette filiation qui saute aux yeux s'est d'ailleurs matérialisée récemment vu que ce dernier a eu le bon goût de confier à Bayona la réalisation de Jurrasic World 2 ce qui donne un peu d'espoir pour la franchise et devrait laver l'affront du dernier épisode...
Un cinéaste talentueux et doté d'un amour sincère pour la fantasy, un superbe casting et une histoire a priori susceptible de me faire verser ma petite larme....tout était donc réuni pour je crie au chef d'oeuvre mais à l'arrivée ce n'est pas le cas.
Disons le clairement : Oui A Monster Calls est un film formellement somptueux servi par des SFX de haute volée et qui compose des tableaux d'une beauté bluffante (on retiendra particulièrement l'utilisation sublime des aquarelles comme outil narratif). Oui le film propose un récit universel et bouleversant qui brasse des enjeux qui toucheront votre corde sensible comme le deuil et le passage à l'âge adulte. Oui les interprètes sont tous formidables et oui, chaque plan pue la maîtrise technique.
Pourtant, contrairement à son chef d'oeuvre l'Orphelinat, Bayona n'a jamais réussi à me surprendre et j'ai trouvé son film extrêmement prévisible dans sa narration ce qui a eu pour effet d'atténuer l'impact émotionnel du récit sur moi. En outre, toutes les thématiques du métrage ont déjà été explorées par les cinéastes qui ont influencé Bayona : Spielberg évidemment mais aussi Guillermo Del Toro dont le Labyrinthe de Pan parlait quasiment de la même chose (l'imaginaire comme outil de résilience).
A l'arrivée l'unique défaut de A Monster Calls à mes yeux, est son manque d'originalité et malgré les trésors d'inventivité visuelle et émotionnelle déployés par son auteur, je n'ai pas été aussi ému que je l'espérais.
Néanmoins, il s'agit là d'une impression purement subjective et il serait criminel de ma part de ne pas vous enjoindre à aller découvrir cette ode au merveilleux.