Si l'on connait Juan Antonio Bayona sous nos latitudes, c'est grâce à son premier film, "L'Orphelinat", un compte gothique des plus réussi. Après un passage par le film catastrophe (avec le très moyen "The Impossible"), Bayona revient à un cinéma qui, comme son premier film, n'est pas sans évoquer le travail de Guillermo Del Toro.
Conor est un jeune garçon, artiste à ses heures, dont le quotidien est rythmé par la maladie de sa mère et ses cauchemars. Une nuit, à 0h07, un monstre vient enfoncer son mur pour l'informer qu'il viendra lui raconter 3 histoires.
Comme dis plus haut, on sent l'influence du travail de Del Toro dès les premières images du film. Avec ses couleurs pastels et son ambiance, le film se rapproche en effet du travail du réalisateur du "labyrinthe de pan". Mais Bayone parvient par la suite à trouver son propre style. Si "l'orphelinat" évoquer l'enfance par la peur, ce nouveau film choisi le point de vue de l'enfant pour raconter son histoire. En effet, à travers les 3 histoires du monstre (mise en image de façon très étonnante en aquarelle ou en animation évoquant le stop motion), ce sont bel et bien des façon d'aborder la mort de la mère que le réalisateur met en image. On se plonge alors avec un plaisir non dissimulé dans cette histoire qui mêle réel et fiction de façon complémentaire, offrant à voir un rapport à la mort féerique mais qui se fait, avec le temps, plus dur et réaliste. Le film évolue avec douceur pour amener un final poignant qui devrait, grâce à la direction artistique, plaire autant au adulte qu'aux adolescents.
Côté casting, Felicity Jones et Sigourney Weaver interprète leurs rôles à merveille face à Lewis MacDougall dont le jeu renfermé donne un charme certain au personnage de Connor. Ayant eu à subir une véeffe discutable, je n'ai pas pu profiter de la voix de Liam Neeson en monstre.
Au final, "Quelques minutes après minuit" est un conte des plus réussi qui profite d'une belle direction artistique et qui devrais charmer ceux qui rentreront dans cette histoire.

quintinleneveu
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le 5 janv. 2017

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Quintin Leneveu

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