Je t'aime par mille et un, mille et deux, mille et trois, mille et...

Cinq cents critiques ! Ça se fête ! Mais de quoi parler quand on a quasiment critiqué toutes ses séries, jeux, albums, bandes dessinées et films préférés ? Heureusement, il restait Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ?, l’excellent film de Robert Zemeckis qui trône depuis bien des années dans mon top cinq de mes films préférés. Cela faisait si longtemps que je ne l’avais pas vu que j’en avais oublié la raison pour laquelle j’aime autant ce film.


Bon, maintenant, je me souviens, mieux encore, je comprends pourquoi j’aime à ce point Roger Rabbit. C’est le plus beau des pastiches ! Pastiche à la fois des cartoons qui ont régné des décennies chez Warner Bros et Walt Disney Studios, mais aussi un magnifique pastiche au polar américain des 40’s.


Roger Rabbit, c’est le mélange inconcevable qui fonctionne si bien qu’il en devient une œuvre unique, inimitable et totalement culte. C’est fou à quel point Zemeckis maîtrise sa mise en scène. Dans un seul et même plan, on passe de la drôlerie débile des cartoons à une ambiance sombre et dépressive du polar. Roger Rabbit, c’est aussi ce duo inimitable qu’est Roger et Eddie Vailant incarné par l’inimitable de Bob Hoskins. En clair, Roger Rabbit tient son génie de ce mélange aussi inconcevable qu’irrésistible entre deux institutions datant toutes deux de l’âge d’or d'Hollywood.


Ce qu’il y a de plus fou encore, c’est à quel point tous les personnages penchent dans chacun des genres avec finesse. On croit à Roger quand il joue le toon, mais aussi quand il prend un peu plus de sérieux un flingue à la main en menaçant les fouines. Et on croit à Eddie Valiant quand il joue le gros dur et quand il fait des pirouettes à l’inverse pour amuser les fouines. De même pour DeMort, méchant impeccablement incarné par Christopher Lloyd, à mi-chemin entre juge impitoyable et sadique et mec complètement cinglé aux plans farfelus (tout ça pour une autoroute, non mais c’est pas génial ça ?). Cet équilibre bordélique qui tient tellement bien la barre qu’il en fait briller le film tout du long. Et ce, sur chaque scène. Prenons l’iconique entrée dans le monde des toons, en l’espace de dix secondes, on passe du long tunnel sombre et angoissant à l’univers chantant et foutrement coloré des toons avec cette éternelle finesse dans la mise en scène.


Et puis il y a ce scénario tout droit sorti des polars à la Chinatown ou Touch of Evil. Tous les ingrédients sont là. La femme fatale, le flic corrompu, l’inspecteur dépressif au lourd passif et une histoire de meurtre et d’héritage ; tout cela pour se fracasser la gueule quand le méchant révèle son plan (une autoroute bordel ! Une autoroute, c’est génial).


Quant à l’humour, c’est sans doute un des films qui me fait le plus rire au monde. Chaque blague est percutante, de l’introduction totalement en dessin animé digne des plus grands Tex Avery au poème de Roger en passant par la course-poursuite sur le dos d’un taxi fou, tout fonctionne et me fait rire aux éclats tout en maintenant ce suspens.


Enfin bref, je me rends compte que j’ai finalement peu de choses à dire sur Roger Rabbit. Pas très digne pour une cinq-centième critique mais que voulez-vous ? Roger Rabbit est un film jouissif, un plaisir total au visionnage servi par un humour cartoonesque irrésistible et un suspens haletant jusqu’au bout. Ce serait sans doute extrapoler, et je sais que je le fais souvent, mais Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ? m’apparaît comme un film parfait. Il maîtrise tellement bien ce qu’il fait, que je n’ai juste rien à lui dire. C’est un film tellement bien que je ne peux le regarder qu’en VF, juste pour le doublage du regretté Pierre Hatet; un film tellement drôle que je hurle de rire seul dans ma chambre, mais en même temps tellement sombre que je suis tout le temps à fond sur l’enquête. Bref, un grand film parmi les grands, un incroyable hommage à deux genres cinématographiques qui n’ont rien à voir mais qui s’accordent parfaitement dans ce que je considère comme étant le divertissement ultime pour petits et grands. Un indispensable !

Créée

le 28 mars 2020

Critique lue 166 fois

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James-Betaman

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