On était encore en droit d’être inquiet vis-à-vis de cet épisode qui, encore une fois, se sépare volontairement de l’aspect « found-footage » que la série avait adoptée dans les deux premiers volets. Surtout, l’incapacité totale de Paco Plaza (co-réalisateur des deux premiers volets) à réaliser un film décent il y a de cela deux ans nous avait mis des doutes en tête quant à la capacité de l’autre partie du duo (Jaume Balaguero) à tenir les rênes d’un volet qui s’annonçait monumental.

Ainsi, dans une volonté à la fois de proposer un nouveau type de divertissement dans la série et de répondre à quelques questions posées dans les précédents volets, Jaume Balaguero a eu la lucidité de faire fi de [REC] 3, ne cherchant que très peu à répondre et s’empêtrer dans des détails qui, admettons-le, n’apportaient rien en plus à la mythologie qu’ils ont vainement tentés de développer. [...] Ici le réalisateur expulse donc assez vite l’intrigue, préférant assumer la crétinerie de son sujet, pour mieux revenir à une part plus organique de l’horreur.

[...] [REC] 4 arrive heureusement à revenir à cet âge d’or, quand le film ne se prenait pas tellement au sérieux et cherchait avant tout à proposer un vrai divertissement brutal. Clichés assumés et gros flingues seront de la partie, mais ça ne l’empêche pas pour autant de nous prendre à la gorge grâce à un rythme toujours aussi sec.

D’autant que Manuela Velasco est enfin de retour, héroïne éponyme de la série qui réussit toujours à nous séduire par sa fragilité, puis nous faire jubiler de part sa virilité. Il faut remercier Jaume Balaguero d’avoir réussi, après tant de temps, à revenir à l’essence même de la série, bien que la forme plus classique du projet l’oblige à se conformer à un scénario facile. [...] En bref, [REC] 4 nous gratifie d’un film rendant assez bien hommage au premier volet, avec son cynisme ambiant et sa violence démesurée. Surtout, il efface de notre mémoire l’étron filmique qu’avait commis Paco Plaza il y a deux ans, ce qui n’est pas un mal.

Par Florian
Neocritics
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le 14 nov. 2014

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