[REC] 4 : Apocalypse par Asoliloque

On pourrait épiloguer des heures, tenter de sauver le film en lui ajoutant une dose réflexive (le film qui se fiche volontairement de nous en nous reprochant d'être encore hypés par [REC] alors que même les réalisateurs n'en avaient pas demandé tant), faire jouer la corde nostalgique, mais rien n'y fait, [REC] 4 est bien la daube crainte qui nous faire dire que non, effectivement, nous n'aurions jamais dû réclamer des épisodes supplémentaires (même si les épisodes 2 et 3 avaient leurs qualités).

Je me faisais une joie de retrouver Angela Vidal, je ne m'attendais pas à ce que son personnage soit aussi injustement maltraité au profit de tout un casting de mecs sans grand intérêt et caricaturaux, j'espérais que Jaume Balaguero ferait enfin un choix (mais forcément mauvais) scénaristique entre les différentes orientations mises en place dans les films précédents, j'espérais que tout ne soit pas filmé comme un mauvaise pellicule M6, j'espérais, naïvement, qu'il était possible de sortir encore quelque chose de la franchise.

Mais non, il n'y avait plus rien à en tirer, et Balaguero a heureusement privilégié la blague au cynisme froid lors de la dernière scène du film, l'air de dire "allez, on aura bien déconné, maintenant il est temps de tourner la page." Blague malgré tout au goût amer, venant nous faire payer notre incapacité ontologique à nous satisfaire de ce que nous avons en réclamant toujours plus.

Cette fois, la leçon est apprise. On reviendra aux origines. Lors de cette soirée où le reportage d'Angela Vidal a tourné à l'horreur, et que dans la salle, je prenais conscience que nous avions là un des plus grands films d'horreur jamais réalisés. Ne t'inquiète pas, [REC], tes suites parfois maladroites, parfois honteuses, n'éclabousseront pas ton éclat initial.
Elles auront eu le mérite de nous rappeler l'état délicieux de ta perfection.