Ah Rambo ... quelle claque ce film ! Une critique terrible de la condition des vétérans aux USA, qui aborde le traumatisme, la difficulté de réintégrer la société quand on a connu l'horreur de la guerre, qui laisse matière à réfléchir et ne laisse jamais intact même aujourd'hui. Un film marquant, acerbe, qui a laissé une marque impérissable dans la pop culture. Mais pas forcément de la bonne manière.
Parce que Rambo 2, en terme de mollard craché à la gueule de l'original, c'est pas mal. Et ça donne un truc chiant au final. Parce que ça hésite pas à chier allègrement sur l'essence de base du personnage, mais ça se permet quand même quelques moments émotion/dénonciation cheapos pour nous faire passer le suppo dans le fondement. Puis vint Rambo 3 ...
Rambo 3, c'est comme si un cycle complet avait été achevé : le film est allé tellement loin dans la destruction qu'il est arrivé à un point où il en devient de nouveau grandiose.
Parce que Rambo 3 adopte une recette de connerie délicieuse : prenez un Stallone plus en muscle que jamais, donnez-lui une expression faciale et demie, ajoutez des explosions et des gros flingues à volonté, saupoudrez d'un fond propagandiste peu subtil à coup de massacre de méchant communiste en l'hommage d'un peuple que vous envahirez moins de 15 ans plus tard, et servez l'étron bien fumant avec quelques punchlines bien débiles.
Le film est impossible à prendre au sérieux, et c'est ce qui le rend si magnifique. Rambo 2 est chiant, c'est ce qui le perd. Rambo 3 est allé au bout de ce que le 2 avait entrepris timidement : pisser tellement fort sur le matériel de base en faisant virilement l'hélico avec son engin qu'il ne peut que divertir. Et c'est pour ça que je l'aime, ce film.