Tragique, grotesque, absurde, flamboyant.
Ran, c'est un film dont je connaissais l'existence, mais qui ne m'intéressait pas plus que ça. Les films sur le japon médiéval m'intéressent, mais de là à me faire souffrir plus de deux heures, je n'en voyais pas l'intérêt ; puis je suis tombé sur senscritique.com, sa très bonne note et je me suis dit qu'il fallait que j'y pense.
C'est chose faite, et c'est aussi l'occasion de remercier ce site, ses listes et mes éclaireurs, parce que ça en valait vraiment la peine.
Je n'ai vraiment pas vu passer ces 2h40. Je me suis attaché au sort du clan Ichimonji ; j'ai aimé le vieux Hidetora, sa descente vers la folie, l"évolution parallèle de son bouffon génial Kyoami. Tout ça est grotesque, mais ça fonctionne terriblement bien. J'ai aimé la perfide Kaede qui entraîne les hommes et le clan dans sa vengeance, j'ai aimé ces loyaux serviteurs partagés entre une obéissance aveugle et un service critique, rarement récompensés dans un cas comme dans l'autre.
J'ai aimé la photo, impeccable, ses longs plans extérieurs implacables, ses couleurs, surtout.
J'ai aimé ces massacres grotesques, ces ballets de morts en musique, ces armées de couleurs.
J'ai aimé cette tragédie annoncée, ces hommes qui se battent pour une cause et meurt pour... une vengeance.
J'ai surtout aimé les réflexions désépéré du bouffon, son interrogations devant la vanité de la condition humaine et l'absurdité des dieux.
J'ai aimé ce film.