La femme qui voulait vivre sa vie
Une jeune femme qui accumule pas mal de défaut (gaucherie, timidité, crédulité) sauf la beauté, se retrouve à jouer les femmes mariées de la haute société dans une demeure immense marquée par la mort de la précédente maîtresse de maison ayant laissée une forte empreinte chez tous ceux qu’elle a côtoyé dont la servante Ms Danvers imprégnée de souvenirs passionnés laissant entrevoir une idolâtrie menée vers un amour contre-nature.
Mais ce ne n’est rien de le dire dans cette histoire arrêtée au passé que seul un élément étranger à ce microcosme peut briser, remettant ainsi les pendules à l’heure dans cette torture psychologique entretenue par un fantôme dont on ne verra jamais le corps, ni son visage, plutôt personnifié par ses vêtements, sa chambre, des tableaux et les différents rappels de mémoires qui rabaissent la pauvre femme à une Rebecca du pauvre, une numéro bis privée des ses propres souvenirs constitués avec son mari, qui ne cherche pourtant pas à devenir celle que les autres veulent.
C’était morbide avant même de tomber dans ce sac de nœud qui inscrit toute sa noirceur dans ce plan d’ouverture inaugural sur le château de Manderlay, situé dans un coin bien reculé, préservé par la broussaille, gardienne des secrets.
Bizarrement qualifié de film noir par certains spécialistes de cinéma, ce qui n’est pas entièrement faux puisque le héros veut refouler à tout prix un souvenir rongeur qui lui reviendra fatalement en pleine figure, on n’omettra pas le travail psychologique attribué aux personnages écrasés par les profondeurs de champ de l’immense demeure qui n’augurent rien de bon dans un scénario aux rebondissements bien agencés.
Dans l’attitude de Ms Danvers, assujettie à sa vision passionnelle qui l’a consumera entièrement, on décèle les fils invisibles d’un futur film mettant en scène un détective obsédé par l’image d’une femme morte qu’il entend recréer et aimer.
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